Encore une clause de la feuille de route de sortie de crise rappelée ! En l’occurrence l’article 15 qui exige du président, du gouvernement, des chefs d’institution et de l’ensemble de l’administration de la Transition l’obligation de neutralité dans la période électorale. Mais aurait-on oublié la récente déclaration du président Didier Ratsiraka en conférence de presse. Il a déploré que 17 articles au moins de cette feuille de route n’aient pas été respectés par ses signataires. Marc Ravalomanana en sait quelque chose. Lui qui ne peut toujours pas revenir au pays malgré une clause sans ambiguïté d’interprétation sur le retour sans condition des exilés politiques. Lorsqu’il existe une habitude de transgression et de reniement de ses engagements de la part de la classe politique, comment peut-on arriver à sanctionner celui qui s’y dérobe sans faire deux poids, deux mesures ? La question que l’on devrait se poser aujourd’hui est sans doute celle-ci. La feuille de route a-t-elle toujours une valeur aujourd’hui ? Tant d’infractions n’ont pas fait l’objet de sanctions…
Confirmation publique
Andry Rajoelina soutient un candidat au second tour de l’élection présidentielle. Sa déclaration au journal Le Monde n’est que la confirmation publique de l’appui qu’il n’a cessé d’apporter à son poulain depuis sa candidature. Personne n’a été dupe du jeu surtout lorsque la campagne de propagande a montré que Hery Rajaonarimampianina possédait plus de moyens matériels et financiers que tous les autres candidats issus du pouvoir. Certains de ses concurrents l’ont jalousé et ne l’ont pas ménagé. Il s’est retranché dans l’indépendance de « force nouvelle », pour ne pas porter ombrage au candidat officiel du parti TGV, Edgard Razafindravahy. Résultat pourtant, il est admis au second tour du scrutin. Le parapluie est revenu pour le couvrir même s’il ne pleut pas. Halte à l’hypocrisie ! Andry Rajoelina tient à montrer qu’il est toujours dans la course à travers Hery Rajaonarimampianina. Comme Marc Ravalomanana à travers le Dr Jean Louis Robinson. A cette étape du processus, il serait intéressant de connaître quel genre de deal, les deux candidats ont-ils accepté respectivement avec l’ancien président de la république et le président de la Transition. On sait que le Dr Jean Louis Robinson, s’il est élu, a promis de ramener au pays l’exilé au lendemain de la victoire. Mais entre Hery Rajaoanarimampianina et Andry Rajoelina que peut-il y avoir ? Quoi qu’il en soit, il n’y a pas entre les deux candidats, des sentiments de haine et d’hostilité perceptibles comme on peut le soupçonner entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. On n’assistera donc pas à des joutes assassines et conflictuelles entre Avana et force nouvelle pendant la campagne du second tour. Le débat contradictoire se posera entre mouvances politiques. Toujours est-il que le processus électoral a bien marché jusqu’à présent sans aucune rigueur dans l’application de la feuille de route. Mais la Cour Electorale Spéciale se réfèrera-t-elle à cette feuille pour rendre ses décisions ? Le public observe.
Zo Rakotoseheno