
La première réunion du comité de pilotage de la plate-forme de dialogue entre les deux parties s’est tenue hier pour identifier les actions prioritaires dans les trois mois à venir.
Le fisc, la justice, la Jirama, la concurrence déloyale et le cadre réglementaire, tels sont les sujets brûlants discutés lors de la première réunion du Comité de Pilotage de la Plate-forme de dialogue entre l’Etat et le secteur privé hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano. Les deux parties ont convenu de programmer les actions prioritaires qui s’avèrent urgentes dans les trois prochains mois. Il s’agit notamment du ministre de l’Industrie, qui plus est, le président de ce Comité de Pilotage, du ministre du Commerce, du ministre de l’Economie et des représentants des ministres des Finances et de la Justice, en compagnie du Conseiller Technique de la Présidence, Eric Randrasana, du côté de l’Etat. Par contre, le secteur privé présent est constitué de FIVMPAMA, du SIM, du GEM, du GEFP, de l’EFOI, de la Chambre des Mines de Madagascar et de l’ONTM.
12 milliards d’Ariary. Lors de la discussion, une justice indépendante et l’arrêt de la concurrence déloyale ainsi que des mesures urgentes à prendre par l’Etat face au harcèlement fiscal ont été réclamés. En effet, « il y a plusieurs interventions qui se font au niveau des tribunaux », a révoqué le président du SIM, Fredy Rajaonera. Quant au GEFP, il faut des actions concrètes à court terme sur le remboursement de la TVA des entreprises franches à hauteur de 12 milliards d’Ariary par l’Etat. « En principe, un mécanisme de remboursement a été créé pour un délai de 1 mois alors que 15 jours ont été déjà écoulés. Si aucune mesure ne sera prise, nos membres vont arrêter de payer les taxes », exprime Charles Giblain, le président. Par contre, l’adoption du code minier et du code pétrolier révisés s’avère urgente avant la tenue du salon international des mines et des hydrocarbures du 24 au 26 septembre prochain si l’on veut attirer des investisseurs étrangers, pour la Chambre des Mines de Madagascar.
Inquiétude. En outre, le retour à la normale du traitement des permis miniers et l’annulation de la TVA sur les frais d’administration minière ont été revendiqués. « Lors de la rencontre entre le Chef de l’Etat et le secteur privé, ce premier a déjà donné son accord de principe sur la suppression de cette TVA mais les actes n’ont pas été pris au niveau de la direction générale des Impôts », a exposé Willy Ranjatoelina de la CMM. Quant au président du FIVMPAMA, Ntsoa Randriamifidimanana, qui ne souhaite plus renouveler son mandat, il a manifesté l’inquiétude des opérateurs concernant le plan de relance de la Jirama. Notons que le ministre des Finances n’a pas été présent lors de cette première rencontre du Comité de Pilotage. Cependant, c’est lui qui devrait répondre à toutes ces questions fiscales, déplorent les opérateurs. « Cela fait 15 ans que j’ai participé au dialogue entre l’Etat et le secteur privé, mais cela n’a pas abouti car les ministres concernés ne venaient pas pour prendre des décisions concrètes », dixit Noro Andriamamonjiarison, la présidente du GEM.
Volonté politique. Le président du Comité de Pilotage, le ministre Narson Rafidimanana, de son côté, s’est engagé à résoudre ces problèmes du secteur privé en créant des commissions avec des ministres et des techniciens concernés. Parlant de la lutte contre la concurrence déloyale, le ministre du Commerce, Henri Rabesahala a déclaré que le Conseil de la Concurrence est déjà mis en place, pour ce faire. Par contre, le ministre de l’Economie, le Gl Raveloarison Herilanto a proposé un outil « l’analyse des impacts réglementaires », servant à identifier ensemble les failles et les nouvelles orientations. Bref, les représentants de l’Etat ont manifesté leur volonté politique d’améliorer le climat des affaires à Madagascar.
Navalona R.