L’Assemblée nationale bouillonne. Il ne s’agit plus d’une affaire de déchéance. Mais d’une motion de censure. Déposée dans le respect du délai de 48 heures, le vote devrait avoir lieu aujourd’hui. Apparemment le vote devrait confirmer les signatures. Mais comme il s’agit de députés, le suspense est toujours dans l’air. Qu’ils sont versatiles ! Une porte grande ouverte à la corruption. Le Premier ministre Jean Ravelonarivo et les membres de son gouvernement doivent se mordre les doigts en attendant l’issue de cette nouvelle affaire qui agite l’Assemblée nationale. C’est sans doute l’une des réponses données au pacte de responsabilité suggéré par la Haute Cour Constitutionnelle. Les députés veulent proposer un PM si la motion de censure placée juste avant la clôture de la session réussit.
Les dés sont jetés
Le président de la République a reçu récemment la délégation de parlementaires venue pour la préparation du pacte de responsabilité. Rien n’a encore été conclu mais l’on peut soupçonner que les violons ne se sont pas accordés au cours de cette première rencontre. Il faudra encore trouver le terrain neutre que les députés réclament pour ne pas faillir à la Constitution. Le président de la République a déclaré le jour de l’anniversaire de l’Indépendance nationale qu’il n’est favorable ni à la dissolution ni au changement de gouvernement. Or, en déposant une motion de censure, les députés affirment leur pouvoir en bousculant les souhaits de l’Exécutif. Le bras de fer risque d’être plus tendu que jamais entre les deux institutions en attendant le fin mot de l’histoire. Quoi qu’il en soit, le gouvernement Ravelonarivo est arrivé au bout de ses cent jours. Bien que le Premier ministre ait rapporté un bilan positif et élogieux des actions de son gouvernement pour se donner de nouveau un délai de cent jours pour mieux juger et opérer un remaniement, la motion de censure risque de lui couper le souffle. En effet, l’avis de l’opinion publique n’est pas aussi net et favorable sur les résultats du gouvernement. Le président de la République viendra-t-il au secours du gouvernement contre cette motion de censure ? N’ayant pas été écarté de ses fonctions, il dispose toujours du pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale. Mais il risque en allant dans ce sens de renier la décision qu’il a prise. Le président de la République ne barrera donc pas la route aux députés. Le vote de la motion de censure aura lieu en séance plénière aujourd’hui. Les dés sont jetés, si le gouvernement sort indemne de l’épreuve, il devra apporter les preuves de son efficacité à la population qui attend depuis longtemps des réformes et des résultats concrets. Si au contraire, la motion réussit, la question qui taraude déjà l’opinion est de savoir, qui succèdera au général Jean Ravelonarivo ?
Zo Rakotoseheno