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vendredi, juillet 4, 2025
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Echec de la motion de censure : 95 voix pour, 17 contre

Les résultats du vote se sont soldés par la victoire écrasante du « Oui ». (Photos : Yvon Ram)
Les résultats du vote se sont soldés par la victoire écrasante du « Oui ». (Photos : Yvon Ram)

Même si le gouvernement n’est pas renversé, il est nettement mis en minorité, donc fragilisé.

Le gouvernement dirigé par le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, reste en place. En effet, la motion de censure initiée par les députés frondeurs a échoué. Le vote qui s’est déroulé hier à l’Assemblée nationale s’est soldé par une victoire écrasante des députés frondeurs qui ont souhaité le départ de l’équipe gouvernementale. 95 députés ont voté pour et 17 seulement ont voté contre. Toutefois, ce résultat reste insuffisant pour renverser le gouvernement. Faut-il rappeler que si l’on se réfère à la Constitution, le vote des 2/3 des membres de la Chambre basse, soit 102 députés, est requis pour qu’une motion de censure puisse aboutir.

5 motifs. Quoiqu’il en soit, ce résultat devrait servir de leçon pour l’Exécutif. Aux yeux des observateurs, même si les membres du gouvernement restent en place, cette victoire écrasante du « Oui » suffit pour démontrer qu’une nouvelle majorité parlementaire vient d’être instaurée à l’Assemblée nationale. Une majorité composée d’élus du peuple qui constatent que le gouvernement actuel est « incompétent », donc incapable d’apporter des solutions aux difficultés subies au quotidien par la population. A noter que cinq motifs ont encouragé les parlementaires à lancer cette motion de censure. A savoir, gestion approximative des urgences humanitaires ; résurgences des problèmes de sécurité ; tentative de substitution du gouvernement à l’Assemblée nationale ; incompétence globale du gouvernement et violation flagrante des dispositions constitutionnelles et réglementaires.

Démission. Après le vote, certains parlementaires, à l’exemple de la députée de Mahajanga I, Rahantanirina Lalao (Ninah), n’ont pas hésité à réclamer la démission du gouvernement. Une position partagée par les simples citoyens qui ont fait le déplacement à Tsimbazaza. Ces derniers ont apporté des critiques acerbes contre les ministres, Mahafaly Solonandrasana Olivier, Paul Rabary, Beboarimisa Ralava, Maharante Jean de Dieu, Narson Rafidimanana et Horace Gatien qui étaient présents sur le lieu. Le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, pour sa part a boycotté la rencontre même si l’événement a coïncidé avec la cérémonie de clôture de la première session ordinaire.

Corruption. En tout cas, l’argent a encore influencé les résultats du vote de la motion de censure d’hier. La corruption s’est déroulée au vu et au su de tous les observateurs. A l’exemple de ce qui s’est passé au Motel d’Anosy vers 10h où les journalistes ont surpris une vingtaine de parlementaires qui auraient été payés pour faire un pique-nique à Ampefy afin de ne pas assister au vote. Le projet a finalement été annulé au dernier moment. Dans l’après-midi, plusieurs députés ont également été aperçus dans un restaurant sis à Ankorahotra, avec quelques membres du gouvernement. Par ailleurs, de sources proches de l’Assemblée nationale, 28 députés soupçonnés de jouer un double-jeu auraient été enfermés dans un grand hôtel sis à Anosy. Ils n’auraient pu quitter leur « lieu de détention » ou « lieu de réunion » (c’est selon) que très tard dans la soirée. Selon nos sources, il serait question d’une somme de 30 millions de Fmg par député. Quelles que soient les explications que va fournir l’Assemblée nationale, nul ne peut nier le fait que le vote de la motion de censure a été entaché de corruption. Sinon, les Forces de l’ordre dirigées par le Directeur de la Sécurité auprès de l’Assemblée nationale n’auraient pas procédé aux fouilles minutieuses de deux véhicules 4×4 de marque Toyota qui se trouvaient sur le parking du Palais et dont les propriétaires étaient soupçonnés d’avoir transporté de l’argent pour acheter les députés en vue de les encourager à voter contre la motion.

Expulsion. La journée d’hier a également été marquée par l’expulsion des journalistes de la RNM et de la TVM de la salle des séances. La retransmission en direct a donc été coupée. Un geste considéré au niveau des observateurs comme « contraire à la liberté de presse ». Bon nombre d’observateurs estiment qu’après l’échec de cette motion de censure, il est fort possible que le président Hery Rajaonarimampianina procède à la dissolution de l’Assemblée nationale. Reste à savoir s’il osera s’aventurer dans cette option puisque vu le rapport de force actuellement au niveau de l’échiquier politique, il serait impossible pour le parti HVM d’obtenir la majorité au sein du nouveau Parlement. Par contre, pour assurer la cohabitation entre l’actuelle Assemblée nationale et l’Exécutif, un véritable assainissement est de mise aussi bien au niveau des proches collaborateurs du président de la République qu’au sein du gouvernement.

Davis R

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