Les syndicalistes réclament le paiement de l’Etat pour combler ces pertes afin d’éviter la cessation de paiement de l’entreprise et le grand risque de délestage dans tout le pays.
Une perte financière de plus de 400 milliards Ar cette année
La Jirama est asphyxiée. « Nous exigeons la transparence car une perte financière s’élevant à plus de 400 milliards d’Ariary est enregistrée cette année contre moins de 300 milliards d’Ariary chaque année », a révélé Oliva Andriamanalintsoa, le Secrétaire permanent de l’Inter-syndicat de la Jirama lors d’une conférence de presse hier. La vente à perte de la production de la Jirama en est la principale raison car le coût de production de l’énergie se chiffre à 664 Ar/kwh alors que l’entreprise la vend à 372 Ar/kwh voire 121 Ar/Kwh pour le tarif social. Mais ce n’est pas tout ! « La Jirama achète de l’électricité à 2 500 Euros pour 1 Mégawatt, soit 7 500 000 Ariary si l’Euro est équivalent à 3 000 Ariary. L’écart de prix à combler est encore énorme », a-t-il poursuivi.
De gré à gré. Ces syndicalistes réclament ainsi le paiement de ces écarts financiers sous forme de subvention pour éviter la cessation de paiement de l’entreprise ainsi qu’un grand risque de délestage d’ici à septembre, d’après ses dires. En effet, l’Etat a déjà alloué 200 milliards d’Ariary cette année, mais cela reste insuffisant face à cette énorme perte financière. D’autant plus, la réhabilitation des groupes de la centrale de Mandroseza prévue terminée jusqu’au mois d’août en vue de faire face à la période d’étiage, n’a pas été réalisée. « Où sont les 11 milliards d’Ariary que le ministre de l’Energie a annoncé pour ce faire ? », se demandent ces syndicalistes. En outre, ils dénoncent que des marchés de gré à gré ont été effectués entre temps pour la location des groupes de 20 Mégawatts chacun, fonctionnant en plus en gas oil et non en fuel, à Antanandrano et à Ambohimanambola. « Toutefois, c’est plus coûteux que la réhabilitation de la centrale de Mandroseza. Et jusqu’à maintenant, aucun audit des contrats conclus avec les fournisseurs privés d’énergie et de carburants de la Jirama n’a été fait alors que nous ne cessons de le réclamer », a évoqué Oliva Randriamanalintsoa.
Assemblée générale. Par ailleurs, ces syndicalistes ont découvert que la Jirama n’est autre que le « business » fructueux entre les dirigeants étatiques et les opérateurs privés qui détiennent maintenant la majorité de la production d’énergie fournie par la Jirama. « Nous revendiquons également que l’opération de ratissage pour capturer les gros clients utilisant la moyenne tension ne doit pas avoir des exceptions car il y a toujours des interventions en haut lieu, voire même au niveau de la Justice », ont-ils rajouté. Notons qu’une assemblée générale des employés de la Jirama se tiendra ce jour à la « Sainte Famille » afin de déballer toutes ces magouilles et mauvaise gestion au sein de l’entreprise.
Navalona R.