
The Nelson Mandela day. Un jour qui n’est pas passé inaperçu. Du moins, du côté d’Andavamamba. Outre l’exposition qui s’y tient jusqu’au 25 juillet prochain, l’Alliance française a également organisé une projection de films autour de thèses très humanistes du plus célèbre président sud-africain, samedi dernier : « The myth and me » et « « Zulu love letter ».
« The myth and me ». À sa mort en décembre 2013, Nelson Mandela a été unanimement salué pour la lutte qu’il mena contre l’apartheid, depuis ses années de combat au sein de l’ANC jusqu’à sa libération triomphale en 1990 après vingt-sept ans de prison, puis son élection en 1994 à la présidence de la République après une difficile transition démocratique. Pourtant, son parcours ne cesse d’intriguer : à sa libération, où est passée la colère de Madiba ? Sa propension à pardonner aux acteurs de l’apartheid aurait-elle fait plus de mal que de bien à son pays ? Tour à tour fasciné, intrigué et déçu par une figure de révolté devenu icône, le documentariste sud-africain Khalo Matabane réalise un film en forme de lettre adressée à « Tata Mandela », en convoquant ses souvenirs. Il donne également la parole aux observateurs et acteurs de l’histoire : le juge Albie Sachs, le Nigérian Prix Nobel de littérature Wole Soyinka, de nombreux militants contre l’apartheid et pour les droits humains, mais aussi des figures politiques étrangères, comme Colin Powell ou le dalaï-lama. Quel héritage laisse derrière lui Madiba, figure symbolique d’une lutte collective qu’il a lui-même fini par dépasser ? Au prétexte que Mandela a « libéré » son peuple, le combat pour l’égalité politique et contre la pauvreté risque hélas d’être mis de côté. Pour le peuple sud-africain, comment accepter la réconciliation qu’il prônait alors que les bourreaux n’ont aucun remords et qu’aujourd’hui encore, les inégalités entre Blancs et Noirs restent prégnantes ? « The myth and me », un long métrage très intéressant qui valait le détour, du moins pour les passionnés d’histoire. L’exposition sur Nelson Mandela (sur ses citations les plus connues, sur la discrimination, la liberté, la paix ainsi que la lutte contre la pauvreté…) continue par contre jusqu’au 25 juillet. Avis aux amateurs !
Mahetsaka