
C’est lancé par le ministère de l’Environnement en partenariat avec la Banque Mondiale avec un financement de l’ordre de 4,2 millions USD.
Dans le cadre du RRI, le ministère de l’Environnement a lancé une opération d’assainissement pour lutter contre les trafics de bois précieux. « En un si peu de temps, nous avons pu saisir 3 344 rondins de bois de rose dans quatre sites différents. Il s’agit notamment de stocks de bois précieux déterrés dans les sables au bord de la mer, ou bien dans les forêts suite à une descente menée par une équipe de la brigade mixte composée des éléments de la gendarmerie et du BIANCO, ainsi que des techniciens du ministère », a annoncé le ministre de l’Environnement, des Forêts, de l’Ecologie et de la Mer, lors d’une conférence de presse hier.
4,2 millions USD. « Ces bois précieux saisis ont été également sécurisés car chaque rondin est marqué par un code barre permettant d’identifier sa localisation, sa densité et son cubage. Toutes les données sont ensuite informatisées, grâce à l’utilisation d’un appareil spécifique. Cette opération d’assainissement comprenant l’inventaire, le marquage et la sécurisation des bois précieux saisis et déclarés, financée par la Banque Mondiale à hauteur de 4,2 millions USD, s’achèvera d’ici à la fin de l’année », a-t-il poursuivi. Dans la foulée, il y a des tentatives de déplacement de stocks de bois de rose en vue d’une exportation en cette période électorale. « Des hautes personnalités y sont impliquées afin de créer un trouble. Nous les mettons ainsi en garde », a-t-il fait savoir. Parlant des bois de rose saisis dans les autres pays comme Singapour, Tanzanie, Sri-lanka et Maurice, « ces biens devraient revenir à l’Etat. Des négociations sont déjà en cours. Pour les six containers saisis à Maurice, c’est déjà remis à l’Etat. Leur transfert dans l’enceinte de notre ambassade sur place est en vue étant donné que le coût de leur rapatriement est énorme », a-t-il enchaîné.
Usines de transformation. Par ailleurs, le ministre de l’Environnement, Beboarimisa Ralava a réitéré la ferme volonté de son département de lutter contre ce trafic en soumettant le projet de loi visant à installer une juridiction spéciale chargée des affaires bois de rose, mais le Parlement ne l’a pas priorisé dans son ordre du jour. En fait, les pouvoirs de l’Exécutif et du Législatif sont bien séparés. Cependant, « les ONG et la société civile peuvent poursuivre les trafiquants au niveau de cette Chaîne spéciale en se constituant en tant que partie civile dans le cadre de cette nouvelle loi », a-t-il révélé. Mais en attendant l’adoption de cette nouvelle loi, il tient à préciser que la mission de chaque ministère est également séparée dans la lutte contre les trafics de bois de rose et l’impunité, même si un comité inter-ministériel est mis en place pour le faire. « Emprisonner les gros bonnets ou surveiller les frontières car il y a des mouvements de bateaux suspects qui ne relèvent pas, entre autres, de nos compétences. Par contre, nous demandons une collaboration de tout un chacun pour pouvoir atteindre cet objectif », exprime-t-il. Quant à l’opération post-assainissement, « nous prévoyons de lancer un appel d’offres international et de mettre en place des usines de transformation de bois afin d’exporter des bois précieux travaillés. Ce qui permet de relancer la filière bois à Madagascar», a conclu le ministre de tutelle.
Navalona R.