Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ont décidé de s’engager en accompagnant sur le terrain la propagande des candidats de leur parti dans ces élections communales et municipales. Tim et Mapar sont concurrents. Ces élections de proximité permettront de savoir qui est le plus fort d’entre ces deux partis. A l’Assemblée nationale, l’avantage est au Mapar avec le nombre de ses députés. Mais dans les rangs du Tim, l’obtention de cette avance s’explique parce que leur chef de file était au pouvoir. La compétition est maintenant plus saine pour départager deux partis qui ne détiennent pas le pouvoir.
Anciens présidents silencieux
En revanche, la présence de l’Arema semble tout à fait accessoire dans cette course. Il est présent mais son leader charismatique, l’Amiral Didier Ratsiraka, n’est apparu à aucun moment derrière les candidats depuis le début de la campagne électorale. De même, le Pr Zafy Albert ne s’est pas manifesté même si une de ses lieutenants, Lalatiana Ravolomanana, est dans la course pour s’affirmer en opposante au régime au pouvoir. Le parti Undd n’a pas présenté de candidat. Il vérifie la position de démarquage politique affiché depuis le départ définitif du Pr Zafy du sommet des cinq organisé par le FFKM. Les motifs évoqués à cette époque ont été le remplacement du FFM, une institution prévue par la Constitution, par le Conseil de réconciliation nationale dont il est le promoteur. Mais le Pr Zafy a aussi été déçu des réunions parce que la citation est considérée comme de la diffamation pouvant conduire en prison. Toujours est-il que ni Didier Ratsiraka, ni le Pr Zafy Albert ne sont sortis de leur silence ces derniers temps alors que la situation politique, économique et sociale reste délicate. Bien qu’ils ne soient pas directement concernés par le pacte de responsabilité proposé par la Haute Cour Constitutionnelle pour régler le conflit entre les pouvoirs, législatif et exécutif, leurs avis et leurs expériences sont nécessaires pour un accord de stabilité pérenne. Mais encore faut-il que ces anciens chefs d’Etat bien silencieux figurent dans la liste des personnes et des entités à consulter par le président de la République pour éviter que le pacte ne soit que l’affaire des députés frondeurs. Pour l’heure, les communales demeurent la priorité des priorités de l’Exécutif. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina qui, comme les deux cités supra, garde aussi le silence. Il se donne l’image du président de la République au dessus de la mêlée. Il n’est pas descendu sur le terrain de la propagande comme Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina et laisse aux leaders du HVM le soin de démontrer leur efficacité et leur valeur. Le parti présidentiel est observé par ses concurrents. Il a tout à gagner ou tout à perdre selon les résultats de ce test électoral.
Zo Rakotoseheno