Les neuf prétendants au fauteuil de maire de la capitale ont été invités à débattre par la Fondation Friedrich Ebert. Deux candidates se sont excusées pour des obligations ailleurs. Sinon à huit jours du scrutin, des électeurs n’ont pas encore fixé leur choix et ont besoin d’un « face-à-face » entre les candidats pour faire la différence et ne pas élire n’importe qui. La plupart, en revanche, ne font de cette élection qu’une formalité à remplir. Néanmoins, sur le chemin de la démocratie, débattre des enjeux de la ville est important. En effet, un seul de tous les candidats en lice dans la capitale a été PDS auparavant. Il est donc celui qui possède un léger avantage de par son expérience même s’il a été battu aux élections de maire de cette époque.
Des dossiers qui interpellent
Débat, les candidats doivent se positionner sur un grand nombre de dossiers. A commencer par la pollution de l’air qui cause de nombreuses maladies. L’Etat ne fait rien jusqu’à présent et permet toujours aux démunis sans toits et leurs enfants de dormir la nuit dans les tunnels Garbit et Ambanidia. Ensuite, les détritus ! La ville connaît un problème d’enlèvement énorme. Des montagnes d’ordures et des odeurs pestilentielles insoutenables par endroit. Mais généralement à proximité des gargotes et des marchés. L’absence d’hygiène est à l’origine des épidémies de peste, une maladie qui se raréfie dans le monde mais qui continue de proliférer dans notre pays. Un autre dossier, les embouteillages. Un vrai calvaire. Les routes de la capitale n’ont changé qu’à peine depuis la colonisation, alors que le parc automobile a énormément augmenté. Les rues sont étroites, mal entretenues et empruntées par tous les véhicules. Charrettes, camions, 4×4, entre autres. Ce sont les voitures de ville qui en souffrent. Les parkings ? Que des abus. Le public est lésé par rapport au privé qui achète leurs emplacements sur les rues publiques. L’insécurité est aussi un grand dossier. Elle s’aggrave d’année en année. Trop d’armes de guerre circulent. Les citoyens sont terrorisés. Ils n’ont pas de moyens pour se défendre contre les agressions, les cambriolages et les viols devenus très fréquents. Outre ces problèmes, le patrimoine historique est complètement oublié. La restauration du « Rova » incendié en 95 n’est toujours pas terminée. Les musées manquent terriblement dans la ville. Pour du clientélisme politique, les élus préfèrent rester aveugles face aux squatters et aux constructions illicites. Les propriétaires et leurs biens sont mal protégés. Bref, des tas de dossiers attendent le ou la future élu(e) de la Capitale. Mais hier, les candidats présents ont enchanté l’assistance par leur programme. Un débat instructif mais encore faut-il que les projets soient réalisés.
Zo Rakotoseheno