La candidate numéro 6, Neny Lalao Ravalomanana, a sillonné tous les recoins et quartiers d’Antananarivo Renivohitra durant une quinzaine de jours, pendant laquelle elle a constaté de visu les réalités au quotidien de la population de la Capitale de Madagascar. La revalorisation d’Antananarivo étant déjà dans son programme, la candidate du TIM est consciente de l’envergure des défis qui l’attendent une fois à la tête de la Mairie. Neny Lalao Ravalomanana nous partage une autre facette de sa vision. Interview.
MIDI : Mme la candidate, une capitale comme Antananarivo suppose d’autres défis que réhabiliter les ruelles, les ponts et les rues. C’est aussi une ville où toutes les activités économiques sont concentrées. Que proposez-vous, par exemple, pour le secteur privé et les entrepreneurs ?
Neny Lalao Ravalomanana : « Les textes légaux sont clairs en matière de compétences au niveau des communes et à celui du gouvernement. Toutefois, et compte tenu de cela, je pense que la Commune d’Antananarivo fera en sorte que toutes les conditions favorables à l’épanouissement du secteur privé soient palpables. J’entends par là, les conditions de sécurité tels l’éclairage public et la réduction des délestages lesquels faits handicapent lourdement les entreprises. Donc, en matière d’énergie, il faut rassurer ces dernières. Je privilégierai aussi l’examen et la recherche d’un partenariat et d’efforts mutuels en matière fiscale, s’ouvrir et s’engager au dialogue. Les solutions en matière de gestion de déchets et des ordures de la Ville seront certainement trouvées avec la participation du secteur privé afin qu’on puisse juguler ce problème. Le rôle de la Commune est d’asseoir ces conditions favorables permettant aux entreprises de vivre avec sérénité et d’entreprendre dans un esprit de compétitivité sécurisant, ne serait-ce que l’entretien des infrastructures existantes et la construction des nouvelles. La commune contribue ainsi à ce que des opportunités d’emplois existent. »
MIDI : Des opérateurs économiques étrangers dans la capitale font parfois face à des incompréhensions sociales. Comment allez-vous gérer cela ?
NLR : « Cette question m’a déjà été posée vendredi dernier lors d’une rencontre avec 250 personnes composées d’opérateurs, d’enseignants, et de jeunes, à Antaninarenina. Je voudrais d’abord souligner qu’Antananarivo a besoin d’investisseurs potentiels. Je pense que le rôle de la Commune est de protéger tous ceux qui agissent dans la légalité et la discipline, les rassurant que s’ils travaillent en toute légalité, respectant l’intérêt général, ils sont encouragés. Je voudrais aussi surtout promouvoir les investisseurs malgaches avec un esprit d’ouverture, sans discrimination ni favoritisme. Je pense que ceci répond aux soucis des uns et des autres. »
MIDI : La rentrée d’argent à la Commune constitue parfois un obstacle pour le développement ?
NLR : « (Sourire) C’est vrai. C’est une question épineuse. Mais je m’engage à ce qu’Antananarivo soit apte à gérer cette éventualité. Je pense qu’il est question de civisme et d’éducation. Si la population est consciente et informée de à quoi va servir son argent, elle sera plus prompte à s’acquitter de son devoir. D’autre part, je m’engage à ce que la Mairie puisse être capable de trouver des fonds auprès des bailleurs et autres partenaires. Pour cela, je ferai de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption et de la transparence mes priorités. C’est un gage de confiance à l’endroit des bailleurs de fonds et partenaires. »
MIDI : Beaucoup de jeunes en âge de voter espèrent que la Ville puisse être une ville où il fait bon vivre, une ville épanouissante et animée. Qu’est-ce que vous proposez ?
NLR : « Partout où je suis allée dans les quartiers d’Antananarivo, ce manque de projets pour les jeunes se faisait sentir : pas de terrain de sports, pas d’animation de quartiers, pas de fête le week-end, pas de culture générale dans certains endroits. Je m’engage ainsi, non seulement pour les enfants en bas âge, mais surtout pour les jeunes en plein essor d’épanouissement, à créer un centre de formation en matière de musique et d’art au niveau de la commune, à installer des centres de loisirs et de sports, au moins, un pour deux arrondissements pour être plus réaliste. Pourquoi ne pas mettre en place un petit centre internet dans certains quartiers défavorisés permettant aux jeunes de s’informer sur bien de sujets ? On y pensera très certainement. Bref, pour moi, le défi c’est de revaloriser Antananarivo et je le ferai. »
Recueillis par R. Eugène
