Les résultats provisoires des élections communales sur l’ensemble du pays permettent en ce moment au public d’avoir une idée des rapports de forces politiques. Dans la capitale, il n’y a rien à dire. Ceux qui ont fait le tour des bureaux de vote le soir de l’élection peuvent confirmer que partout ou presque, Lalao Ravalomanana candidate N°6, a gagné avec un écart de voix important sur ses concurrents. La victoire est nette et claire. Un observateur estime que plus la participation est importante plus l’écart de voix sera grand. Et non pas le contraire. Autrement dit, Antananarivo la capitale est un fief TIM. Ni le Mapar, ni le HVM ne pourront lui voler la vedette. Du moins en cette période.
Trois partis dominants
D’après les résultats, la liste TIM est majoritaire au Conseil municipal. Lalao Ravalomanana possède de ce fait la marge de manœuvre indispensable pour la réalisation de son projet urbain de société. Le pouvoir qui souhaite en ce moment l’apaisement et la réconciliation nationale aurait beaucoup plus intérêt à lui apporter de l’aide qu’à lui mettre des bâtons dans les roues. Dans les autres grandes villes de Madagascar, les résultats électoraux ne sont pas aussi nets que dans la capitale. Les écarts entre les deux premiers sont faibles au point de susciter la méfiance et les contestations des perdants. Les résultats ne sont pour le moment que provisoires. Mais certains partis sont déjà sur leurs grands chevaux évoquant des manipulations et des fraudes qui les ont défavorisés. A Fianarantsoa, Tambatra et Mapar ont uni leur force et se préparent pour des manifestations après les examens du BEPC qui se terminent aujourd’hui. Mais quoi qu’il en soit, les communales ont montré que les deux partis qui dominent la capitale du Betsileo est le HVM et le Mapar. Le TIM ne constitue pas une menace tandis que le Tambatra de Pety Rakotoniaina a régressé par rapport à ses performances électorales antérieures du parti. Le HVM est donné provisoirement vainqueur par la CENI-T. Mais le verdict final à Fianarantsoa revient au Tribunal administratif qui proclamera les résultats officiels. Le Mapar les acceptera-t-il ? Il y a du suspense dans l’air. A Toamasina, le Mapar est premier. Il est suivi de près par le TIM. Ni le MTS, ni l’ Arema considérés comme les partis dominants de la ville n’ont émergé. Les communales ont établi de nouveaux rapports de force même si le nom de Ratsiraka demeure. C’est au tour d’Elysée, le frère de l’ancien président et non plus Roland son neveu, au titre d’un autre parti, qui entrera à la mairie. Ces quelques cas illustrent tout simplement que les forces politiques déterminantes sont aujourd’hui, HVM, Mapar et TIM. Ces deux derniers partis dominent les grandes villes mais ne sont pas présents ou sont battus dans les communes rurales qui sont majoritairement revenus au HVM. Les trois doivent lorgner maintenant vers les Sénatoriales qui pourraient avoir lieu plutôt que prévu afin de rétablir l’équilibre au Parlement.
Zo Rakotoseheno