
Des révélations sur certaines zones d’ombre de l’histoire politique de Madagascar ont été faites hier par l’ancien président.
L’ancien président Didier Ratsiraka a fait des révélations hier à l’occasion de la sortie du livre : « Didier Ratsiraka : Transition démocratique et pauvreté à Madagascar. » Revenant sur les années 70, « Deba » avait révélé qu’il avait été trois fois sollicité pour renverser Tsiranana Philibert et deux fois pour chasser du pouvoir le Général Gabriel Ramanantsoa. « J’ai refusé. », a-t-il martelé. Par contre, l’amiral Rouge a reconnu qu’en 2009, Rajoelina et lui avaient renversé Marc Ravalomanana suite au projet de ce dernier de vendre des terrains aux étrangers, mais il a affirmé qu’il n’avait pas fait un coup d’Etat. D’après ses révélations, il y avait eu un deal entre lui et Andry Rajoelina comme quoi on allait renverser Marc Ravalomanana sans effusion de sang et on allait mettre en place une transition concertée. « Ce qui n’a pas été le cas. Je n’étais plus d’accord avec lui à partir du moment où il y avait eu effusion de sang. », a expliqué l’Amiral Didier Ratsiraka qui a insisté sur le fait qu’il n’avait pas tué le Col Richard Ratsimandrava et qu’il n’était pas responsable de mort d’hommes le 10 août 1991 à Iavoloha.
Pacte de responsabilité. Lors d’une interview qu’il a donnée hier aux journalistes au Carlton, l’ancien président a touché mot du fameux pacte de responsabilité en dénonçant que la HCC a outrepassé ses droits. « En recommandant un pacte de responsabilité, la HCC a répondu à une question qu’on ne lui a pas posée et qui n’a pas été posée. », estime-t-il. Interrogé sur sa position vis-à-vis du président de la République Hery Rajaonarimampianina, « Deba » n’a pas caché qu’il n’avait pas voté pour ce dernier lors des dernières présidentielles. Par contre, il a souligné qu’on doit procéder à une vraie réconciliation nationale pour asseoir la stabilité et l’apaisement. L’ancien président a par ailleurs demandé aux politiciens d’éviter la prise de pouvoir par la rue. « On peut faire un coup d’Etat par une élection juste et transparente. », propose-t-il.
R. Eugène