
Tous les présidents de groupes parlementaires ont assisté à la réunion de la NMP.
La guerre des chiffres reprend du côté de Tsimbazaza. Alors que les députés pro-régime, à l’exemple de la députée du MAPAR 2, Kathy, affirment que jusqu’ici, plus de 80 parlementaires ont signé le Mémorandum pour la stabilité ; de leur côté, les frondeurs déclarent que la Nouvelle Majorité Parlementaire (NMP) forme toujours la majorité à l’Assemblée nationale avec 95 députés. Des chiffres qui restent pour le moment, difficiles à vérifier. Pour faire face à cette nouvelle donne, les membres de la NMP ont tenu une réunion hier. Certes, les 95 députés ayant voté pour la motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo n’étaient pas au grand complet, toutefois, à entendre les explications du député Jean Brunel Razafintsiandraofa, tous les présidents des groupes parlementaires ont participé à la réunion. Il est évident qu’en cette période d’intersession parlementaire, bon nombre de députés sont en tournée dans leur circonscription électorale. Les députés frondeurs ont confirmé que malgré les rumeurs, leur solidarité reste intacte. Ces derniers se plaignent aussi d’être mis à l’écart par rapport au projet des tenants du régime qui visent à remplacer le Pacte de responsabilité par un Mémorandum pour la stabilité. « Jusqu’ici, personne ne nous a contactés. On n’est au courant de rien », a déclaré le député d’Ikongo.
Destitution. Hier, les députés membres de la NMP ont interpellé le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy, par rapport à ce mémorandum. Selon nos sources, ce dernier aurait nié catégoriquement son implication dans ce projet. Le député d’Andapa aurait annoncé qu’il n’est au courant de rien. Et ce, bien malgré le témoignage de quelques parlementaires, ayant apposé leur signature à ce document, à l’exemple du député Siteny Randrianasoloniaiko et Jaosera Irénée qui ont confirmé avoir été convoqués au bureau du président de l’Assemblée nationale pour signer le document de quatre pages. Suite à ce comportement, la destitution du numéro Un de la Chambre basse a été discutéé au cours de la réunion des députés frondeurs. « La procédure sera lancée lors de la prochaine session ordinaire », a confirmé Jean Brunel Razafintsiandraofa. Pour ce qui est des débats actuels autour du Mémorandum pour la stabilité, les députés frondeurs se disent prêts pour négocier. L’on remarque cependant que les députés anti-régime sont divisés par rapport à cette situation. Pour ne citer que le cas de la députée de Tana I, Hanitra Razafimanantsoa, qui opte pour une position extrême. En effet, elle persiste et signe en exigeant l’application du Pacte de responsabilité. « Dans sa décision, la Haute Cour Constitutionnelle n’a pas proposé un mémorandum mais plutôt un Pacte de responsabilité », rappelle-t-elle. La Vice-présidente de la Chambre basse considère en quelque sorte l’initiative des tenants du régime comme une manœuvre visant à éviter le partage des « seza », mais aussi et surtout pour contourner la décision de la HCC encourageant l’élaboration d’un Pacte de responsabilité entre la Présidence et l’Assemblée nationale. D’après les informations, les députés pro-HVM prévoient d’écarter le TIM et le MAPAR. Une cinquantaine de députés proches d’Andry Rajoelina et de Marc Ravalomanana, considérés comme « des extrémistes », vont être exclus du Mémorandum pour la stabilité. Reste à savoir si exclure deux grandes forces politiques va pérenniser le climat politique du pays.
Davis R