
Depuis l’arrivée du nouveau Boeing 737-800 d’Air Madagascar, le secteur du tourisme reprend du poil de la bête. Ulrich Andriantiana, le ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie, est l’une des personnalités qui se réjouissent de cette bonne nouvelle. Pour lui, on peut encore sauver le tourisme. Interview.
Midi : Ces derniers jours, ce sont plutôt les bonnes nouvelles qu’on entend concernant le secteur tourisme. Votre réaction ?
Ulrich Andriantiana : « Effectivement, ce sont des nouvelles qui réjouissent toutes les parties prenantes du secteur tourisme à Madagascar. On a notamment assisté à l’arrivée du Boeing 737-800 qui est la concrétisation du programme de renforcement de la flotte d’Air Madagascar. On met également en place la formation professionnelle décentralisée. Mais surtout, il y a la modernisation des infrastructures aéroportuaires dont l’aéroport de Sainte-Marie qui sera inauguré demain. En tout cas, on peut dire qu’il y a de l’espoir quant à l’avenir du tourisme, et tout cela est le résultat de la volonté du ministère de travailler suivant les instructions du Président de la République et du Premier ministre. Et beaucoup d’actions sont encore à venir, puisque pour nous, ce qui a été réalisé et ce qui va encore se faire ne sont que des étapes de la promotion de la destination Madagascar. Le maître-mot étant de faire venir le maximum de touristes en leur offrant des services de qualité fiable et crédible. C’est avec ces conditions là qu’on arrivera à faire jouer au tourisme son rôle de moteur de l’économie ».
Midi : Mais pour le moment le secteur est dans une mauvaise passe et la haute saison touristique est compromise.
U.A : « Oui, on peut admettre que la saison touristique est plus ou moins compromise, en raison notamment de la dernière crise du secteur aérien qui a engendré énormément d’annulations de réservation. Mais ce qu’il ne faut pas oublier c’est qu’au début de la saison on a déjà enregistré 94 000 arrivées touristiques. Actuellement on travaille beaucoup pour retrouver la confiance des tours opérateurs et des touristes internationaux. Et ici, je lance un appel à tous les partenaires publics ou privés à participer à cette reconquête car elle ne peut se faire sans l’adhésion de tous. Y compris les autres départements ministériels touchés indirectement par le tourisme, comme le domaine sécuritaire par exemple. Si tout le monde travaille pour que la destination Madagascar retrouve rapidement sa notoriété, je pense que l’optimisme est de mise et on peut toujours espérer atteindre rapidement l’objectif des 300 000 touristes par an ».
Midi : Mais l’autre problème, c’est que l’administration manque de moyens. L’Office National du Tourisme (ONTM), par exemple, n’a pratiquement pas de budget pour continuer ses actions de promotion de la destination.
U.A : « Vous avez raison, le manque de moyens est handicapant pour le secteur. Mais nous n’allons pour autant pas baisser les bras à cause de cela. Pour l’ONTM, le problème se situe notamment au niveau des difficultés à collecter les vignettes touristiques et au fait qu’il n’y a pour le moment pas de financements des bailleurs traditionnels. Mais le ministère a déjà, et continuera encore d’appuyer l’ONTM de toutes ses forces, et en fonction de ses moyens, car pour réussir la promotion de la destination Madagascar, il nous faut un Office fort ».
Midi : Qu’en est-il des autres actions de relance du tourisme ?
U.A: « Des actions ont été réalisées dans le domaine de l’amélioration des infrastructures, notamment dans les trois pôles touristiques de Nosy-Be, Antananarivo et Sainte Marie. Le secteur tourisme malgache a toujours répondu présent aux grands événements touristiques aussi bien au niveau national qu’international. Et l’inauguration de la modernisation de l’aéroport de Sainte Marie entre dans cette dynamique et constitue un signal fort de l’implication du gouvernement dans l’amélioration des infrastructures ».
Midi : Ces inaugurations et les sorties que vous effectuez actuellement sont-elles la corrélation avec le remaniement dont on parle actuellement ?
U.A : « Il n’y a aucune corrélation. Le Président de la République et le Premier ministre fixent le cap. En bon soldat de la République, un ministre a le devoir d’exécuter les instructions et d’accomplir son travail pour le développement économique et social du pays sans calcul personnel et en toute loyauté et fidélité. Et ce, au-delà de toutes considérations de politique politicienne ou autre agenda de haute politique ».
Propos recueillis par R.Edmond