
Malgré le processus de réconciliation cautionné par le régime en place, ces mesures administratives et judiciaires pris à l’encontre de l’ancien président restent enregistrées dans les ordinateurs de la PAF à Ivato.
L’ancien président Marc Ravalomanana a été surpris avant-hier devant le comptoir d’enregistrement d’un vol pour La Réunion de savoir que deux IST (Interdictions de Sortie du Territoire) et deux mandats d’arrêt délibérés contre lui du temps de la Transition d’Andry Rajoelina figurent encore dans les ordinateurs de la Police de l’Air et des Frontières (PAF) à Ivato. Les deux IST et un mandat d’arrêt étaient pris en 2009, tandis que l’autre mandat d’arrêt était délivré en 2010, c’est-à-dire un an après. Selon les explications des proches de Marc Ravalomanana, ces mesures administratives et judiciaires ne devaient plus être en vigueur après le processus de réconciliation qui a conduit à la situation actuelle. « C’est le régime de Transition d’Andry Rajoelina qui avait pris à l’époque ces actes pour harceler Marc Ravalomanana qui a été jugé par une juridiction incompétente. », soutiennent les partisans de l’ancien président. Avant de poursuivre : « A son retour de La Réunion et de l’Afrique du Sud, Marc Ravalomanana devrait s’adresser aux autorités compétentes pour effacer les traces de ces mesures administratives et judiciaires. »
Annulés de fait. Force est de constater que ces IST et ces mandats d’arrêt pris à l’encontre de Marc Ravalomanana sont déjà annulés de fait. Raison pour laquelle, ce dernier peut actuellement sortir du territoire et rentrer quand il veut. Par ailleurs, s’il y a encore des mandats d’arrêt contre lui, Marc Ravalomanana aurait dû être en prison. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Il jouit de sa liberté. Il peut circuler librement, et ce malgré le fait que cette liberté de circulation ne soit pas totale dans la mesure où l’intéressé a toujours besoin de demander l’autorisation des autorités compétentes s’il veut faire des déplacements à l’extérieur de son domicile. Bref, la situation juridique de l’ancien exilé d’Afrique du Sud reste floue. En tout cas, la politique a primé sur le droit. Le régime issu d’une élection démocratique et reconnue par la communauté internationale a payé le prix de l’apaisement. Pour certains observateurs, les assises nationales de réconciliation organisées par le FFKM ont blanchi Marc Ravalomanana.
R. Eugène