Riaz Barday, opérateur économique bien connu du milieu des affaires continue d’étendre ses activités. Interview.
Midi : Il y a 10 ans le ministère du Tourisme vous interdisait toutes activités dans le tourisme. Mais depuis quelques semaines vous avez été au bout de votre sanction administrative. On sait également que vous étiez sur divers projets, notamment à Nosy Iranja et Nosy Valiha. Où en êtes-vous actuellement ?
Riaz Barday : Cette sanction a fait l’objet de différentes tentatives, en vue de faire accepter par la justice, et par le ministère du Tourisme l’excès qui avait prévalu à l’époque, lequel a été admis par un autre ministre du Tourisme. Pour différentes raisons, je me suis désengagé des exploitations touristiques, mais j’ai continué à investir sur plusieurs projets, dans le domaine de l’immobilier et des infrastructures.
Midi : Pouvez-vous en donner quelques exemples ?
Riaz Barday : En premier lieu, nous avons investi dans Lemuria Park un parc animalier et floristique de Madagascar à Nosy-Be. Dans le même esprit de protection de l’environnement et pour les générations futures, nous avons créé des aires protégées dans les environs de Nosy-Be. Et la première d’entre elles, en l’occurrence, Nosy Antsoha promet un succès avec une formule très innovante. Par ailleurs, d’importants travaux ont été faits à l’Hôtel Espadon à Nosy-Be où nous avons construit le plus grand bar de Madagascar. Avec une architecture très originale, le Beach Bar qui a ouvert ses portes, il y a 2 ans, est très prisé par les touristes. Nous avons également bouclé la construction d’un bar-restaurant avec la même architecture que le Beach Bar sur l’île de Nosy Komba, l’une des excursions les plus prisées des touristes à Nosy-Be. Cet établissement devrait ouvrir dans les prochaines semaines.
Enfin sur la Grande terre, en face de Nosy Antsoha ,nous sommes dans la phase finale de la construction d’un Ecolodge de luxe, et bivouac , du nom de Anjara, dans la commune d’Angodroga. C’est un site qui s’étend sur 700 hectares, et qui va jusqu’à la baie des Russes.
Cet établissement proposera de nombreuses activités nautiques comme le ski, le wake, le kayak, le jet-ski, le snorkling, la plongée. Des activités terrestres comme le VTT, le trekking, le quad, le buggy et sans doute l’équitation sont également prévues. Cet établissement est actuellement en pré-ouverture et sera totalement fonctionnel en octobre.
Parmi nos activités, il y a enfin les transferts en bateaux, l’organisation d’excursions et le bivouac.
Midi : Votre nom a été cité à plusieurs reprises sur l’affaire dite de Nosy Iranja, qui a défrayé la chronique en son temps. Qu’en est-il actuellement de cette affaire?
Riaz Barday: Je ne souhaite pas m’étendre sur cette affaire, d’autant plus qu’elle représente une partie douloureuse de la vie de ma famille. Je veux juste vous rappeler que c’est un projet à 3 associés et que j’en ai assuré la totalité des investissements en 1998-2000, puis pendant la crise de 2002 et les réinvestissements nécessaires à la reprise en 2003, avant que l’équipe de gestion n’en soit écartée en avril 2005. C’est ce qui a généré cette fameuse sanction administrative d’interdiction de faire du tourisme pendant 10 ans. Je souhaite vraiment que ce joyau de notre pays puisse un jour retrouver son faste et ses clients prestigieux, mais je ne suis plus impliqué.
Midi : Que pensez-vous du développement du tourisme à Madagascar ?
Riaz Barday: Je connais surtout Nosy-Be qui est ma région de prédilection et qui, malgré tout, a un très bel avenir touristique. Mais pour notre île, la recette me paraît simple. Tout d’abord, il faut ouvrir enfin le ciel malgache à des compagnies étrangères. Mais des compagnies malgaches pourraient aussi s’intéresser aux vols internationaux. A part cela, l’Etat doit assurer la sécurisation des investissements, car c’est cela qui permettra à de grands groupes de venir y investir. Et comme ce n’est pas encore vraiment le cas actuellement, toutes les parties concernées par le tourisme doivent s’y mettre afin que la sécurité des investissements soient une réalité.
Propos recueillis par R.Edmond
