Le fondateur du Groupe Tiko a effectué une descente au Magro Ankorondrano samedi dernier.
Le clan Ravalomanana persiste et signe pour la réouverture prochaine du groupe Tiko. Et ce, même si pour l’heure, le bras de fer avec le régime Rajaonarimampianina à propos notamment du paiement des arriérés fiscaux de Tiko qui s’élèveraient à 200 milliards d’Ariary, semble encore loin de son dénouement. Pour montrer sa détermination de finaliser son projet, l’ancien président de la République, accompagné de son épouse qui n’est autre que le futur Maire de la Ville des Mille, Lalao Ravalomanana et son fils, Maika Ravalomanana, a fait une descente au Magro Ankorondrano samedi dernier pour constater de visu l’évolution des travaux d’assainissement du site. Il s’agit de sa deuxième visite des ruines de son usine saccagé le jour du lundi noir du 26 janvier 2009.
« N’importe quoi ». L’ex-exilé d’Afrique du Sud a profité de cette descente sur le terrain pour riposter à toutes les attaques lancées à son encontre. Il a particulièrement haussé le ton contre le ministre d’Etat chargé des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’Equipement, Rivo Rakotovao. Dernièrement, ce dernier a déclaré que « Tiko doit régler ses arriérés fiscaux après inventaire pour pouvoir procéder à sa réouverture ». Une intervention que « Dada » considère comme « du n’importe quoi ». « Il devrait faire attention à ses propos », a déclaré Marc Ravalomanana qui, dans un premier temps, a fait semblant de ne pas connaître le président national du parti HVM. « Est-ce que c’est le ministre d’Etat ? », a-t-il rétorqué aux journalistes venus au Magro pour l’interviewer. Il convient de rappeler pourtant que Rivo Rakotovao a été membre du Cabinet du ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Harison Randriarimanana du temps du régime Ravalomanana.
Limogeage. Pour enfoncer le clou, le numéro Un de l’Empire Tiko s’est permis de donner quelques conseils à Hery Rajaonarimampianina en lui incitant à se séparer des personnes à problèmes. « Si l’un de vos proches collaborateurs constitue un problème et non pas une solution, il vaut mieux s’es séparer », a-t-il soutenu. Une allusion certainement à Rivo Rakotovao. En quelque sorte, Marc Ravalomanana opte pour le limogeage du ministre d’Etat chargé des Projets présidentiels, qui est pourtant considéré comme l’un des hommes de confiance du président de la République. Afin de pouvoir concrétiser la réouverture de l’usine Tiko, le président national du « Tiako i Madagasikara » n’a pas hésité à demander une audience auprès du numéro Deux du gouvernement.
« Régime illégal ». Il a également répondu à la dernière déclaration des responsables au sein de la Chambre de Commerce à propos de l’affaire Tiko. « Il est vrai que le terrain appartient à la Chambre de Commerce mais cette entité a conclu un contrat de bail emphytéotique de 40 ans avec Tiko », a déclaré « Ravalo ». En effet, l’ancien exilé d’Afrique du Sud continue d’ignorer la décision du Tribunal commercial prise le 21 mars 2011 qui a donné gain de cause à la Chambre de commerce d’Antananarivo en ce qui concerne la gestion du Magro Ankorondrano. Une décision qui, selon ses dires, « a été prise par un régime illégal ». « Dada » a aussi touché mot du Mémorandum pour la stabilité. Le sujet aurait été évoqué lors de sa rencontre avec le président Hery Rajaonarimampianina qui s’est tenue jeudi dernier. Par contre, il n’est pas au courant des tenants et aboutissants de ce document. Même topo pour les députés TIM qui n’ont pas signé le mémorandum jusqu’ici. En tout cas, Marc Ravalomanana a tenu à mettre les points sur les « i » par rapport à la collaboration avec le régime Rajaonarimampianina. Aussi, a-t-il tenu à préciser les nuances entre « miara-miasa » et « miasa miaraka ». En quelque sorte, le numéro Un du TIM exige une collaboration franche et dénuée de toute hypocrisie. Aux yeux des observateurs, une collaboration franche entre HVM et TIM est tout simplement impossible.
Davis R