Deux individus abattus, quatre autres personnes dans un état critique, six maisons réduites en cendres et des millions d’ariary dérobés. C’est le bilan d’une attaque meurtrière, perpétrée par une escouade de bandits lourdement armés, dans la commune rurale d’Antaniditra et de Mandialaza, à Moramanga lundi dernier. Le maire de l’une de ses communes figurait parmi les victimes ainsi que certains opérateurs économiques de la région.
L’attaque a eu lieu dans la nuit du lundi dernier, dans onze villages différents. Les bandits étaient munis d’armes de guerre. « Certains d’entre eux portaient des vêtements militaires et des cagoules » a-t-on appris des représentants des victimes de cet assaut, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier à Ambatonakanga à Moramanga. « Ils (les bandits) ont tout pris, tout saccagé sur leur passage, en mettant chaque village à feu et à sang » d’après les explications de Mr Breo Ramanampisoa, maire nouvellement élu de la commune d’Antaniditra, mais aussi victime de cette attaque. Terrorisant la population avec des tirs en rafales, les bandits ont massacré certains villageois. Comme ce qui s’est passé dans les villages d’Ankarefo et de Madera : deux personnes ont été abattues de sang-froid. Quatre autres, dont une petite fille de 3 ans, ont été grièvement blessées.
«Une situation pire que celle que nous avons vécue en 1947 » se désole un des « raimandreny » habitant le village d’Amparihimena. Les villageois vivent dans la terreur, d’après les dires du maire. Ce dernier poursuit que « certains d’entre eux n’osent plus rentrer chez eux de peur que les brigands reviennent à l’assaut. Pour cela, ils s’offrent des abris de fortune dans les champs ». Une nuit tragique, qui reste gravée dans les mémoires de ces gens. « L’attaque s’est déroulée aux environs de 17 heures, à Amparihimena, une localité enclavée au nord de la commune. De village en village, ils ont continué leur avancée jusqu’au fin fond de la commune, dans la localité de Madera, limitrophe de celle de Mandialaza ». Toujours d’après ses explications, ces lieux se trouvent à des kilomètres du poste avancé de la gendarmerie nationale le plus proche. Une manière pour lui de dire que les bandits ont bien choisi et bien planifié cette attaque.
L’on apprend, toujours d’après cette conférence de presse, que les victimes soupçonnent une attaque commanditée. Selon notre source, les bandits avaient une liste en leur possession, mentionnant les noms des notables et non moins riches propriétaires de cette localité. « On dirait qu’ils ont été bien informés de la situation financière des gens. Les opérateurs économiques, les individus possédant de grosses sommes d’argent, ont été leurs principales cibles » explique-t-il. Les éléments de la gendarmerie, dirigés par le commandant de compagnie de Moramanga, se sont dépêchés sur place après cette attaque. Une enquête est déjà ouverte et la chasse aux brigands a été entreprise. Toutefois, les victimes lancent un appel de détresse aux différentes instances.
m.L