
Après l’alerte lancée par les habitants de Manantenina sur l’existence d’exportation illicite de bois de rose, l’Alliance Voahary Gasy (AVG) affirme avoir reçu des informations sur des trafics de bois précieux à Antalaha. La situation n’est toujours pas maîtrisée.
« Depuis la semaine de 13 janvier dernier, des informateurs ont signalé un trafic de bois de rose dans le district d’Antalaha. Ils ont fait remarquer que chaque matin, des jeunes du district de Sambava, accompagnés par des étrangers chinois, transportent avec des cinq camionnettes, des bois de rose, depuis le « fokontany » de Fampotakely vers le bord de la mer du fokontany d’Andasimbe. Un autre appelant nous a également informé de l’embarcation de rondins de bois de rose dans trois camions, depuis des camps au niveau de la commune urbaine de Mananara-Nord, Région Analanjirofo au moment même où l’appel a été lancé, le 24 janvier à 11 h. La destination de ces camions reste inconnue et suspicieuse. Cependant les numéros de ces camions sont actuellement en la possession de l’AVG et peuvent être donnés aux autorités », ont déclaré les responsables auprès de l’Alliance Voahary Gasy.
Prolifération. Par ailleurs, toujours dans le district de Mananara-Nord, région Analanjirofo les natifs de la région ont également dénoncé ce phénomène. Selon eux, une quantité de bois de rose a déjà été saisie, alors que les trafics s’opèrent encore de jour comme de nuit. D’après ces habitants locaux, une partie des stocks a déjà été vendue, et d’autres sont encore sur le point d’être exportés. Sur cette lancée, ces natifs déplorent l’exportation illicite de ces bois précieux qui perdure sans apporter aucun bénéfice pour la localité. « D’une part les trafiquants sont bel et bien identifiés mais ils restent intouchables malgré les crimes qu’ils ont commis et d’autre part, on n’est jamais parvenu à mettre la main sur les gros poissons faute d’enquête en profondeur parce qu’ils sont en même temps juges et parties », ont-ils affirmé.
Autorités impuissantes. Vendredi dernier, des trafiquants ont chargé des bois de rose venant d’Ampitambe et Ampamolahambe, sur deux bateaux, sous les yeux des autorités locales. Bien sûr, ces bateaux devraient être interceptés si seulement la protection des côtes malgaches était effective. Notons que ce point figure parmi les recommandations du comité de pilotage, pour arrêter ces mouvements de bateaux. Pour sa part, l’AVG affirme être convaincue que la présence, ne serait-ce que dissuasive, de bateaux patrouilleurs pourrait contribuer à stopper ces embarcations illicites. Le comité de pilotage a œuvré dans ce sens et a dissuadé les partenaires techniques et financiers, à allouer des fonds pour la mobilisation de deux bateaux. Le fonds étant disponible, il reste à la partie malagasy d’aller au-delà des divergences et de rendre effectifs ses engagements en l’occurrence la participation du ministère de la Justice, des Forces Armées, la Gendarmerie dans cette lutte, notamment au niveau local.
Appel au président. En outre, l’AVG demande l’aide du nouveau président de la République : concrétiser sa volonté de mettre en place un Etat de droit ainsi que de protéger les côtes malgaches. « Pour le secteur environnement, l’effectivité de ces deux éléments peuvent être prouvée et matérialisée par l’arrêt de ces trafics, la mobilisation du bateau Tendromaso sur une distance de 200 km (Antalaha – Sainte Marie) et l’application effective de l’ordonnance 2011-001 à l’endroit des opérateurs qui ont leurs stocks de bois diminués, sans justification probante, depuis la déclaration de stock en octobre 2011 », ont soutenu les représentants de l’organisation.
Antsa R.