
De retour des Jeux Africains de Brazzaville, le président de la Fédération Malgache de karaté et de la Zone 7, Solofo Andrianavomanana, affiche des sentiments partagés où la satisfaction se mélange à une certaine frustration. Explications.
Midi Madagasikara : Miora Razafindrakoto ne peut pas être à la fois compétitrice et arbitre. Et le choix qu’elle a fait prive le camp malgache d’une médaille des Jeux Africains, puisqu’elle a déjà gagné dans un passé pas très lointain en kata à Johannesburg et au Nigéria. Le karaté malgache semble avoir tout perdu dans cette affaire.
Solofo Andrianavomanana : « Il faut relativiser les choses car je peux vous dire que le bilan de ces Africains de Brazzaville est très positif, puisque Madagascar a désormais deux arbitres pouvant officier aux championnats du monde cadets-juniors au mois de novembre en Indonésie. Mieux encore Roger Randrianjohary et Miora Razafindrakoto ont arbitré des finales aux Jeux Africains. C’est dire la qualité de leurs prestations et je suis particulièrement fier du résultat. Pour bien illustrer cette performance, Miora Razafindrakoto et une autre Sénégalaise ont été les seules femmes à avoir été admises pour officier en Indonésie.
Quant à Roger Randrianjohary, il est non seulement arbitre mais aussi membre de la Commission de l’arbitrage du karaté en Afrique. Et sur ce chapitre, Madagascar a pu faire élire une troisième personne, puisque le Docteur Ny Aina Randrianarisoa a aussi fait son entrée au sein de la Commission médicale du karaté africain. »
Midi Madagasikara : Malgré ces acquis d’une grande importance, il reste le fait qu’aucun combattant malgache ne participait pas à ces Jeux Africains 2015. Au bout c’est révoltant ?
Solofo Andrianavomanana : « C’est vrai mais je ne dirais pas que c’est révoltant mais plutôt frustrant car il me semble que c’était une question de choix en fonction des moyens du ministère de tutelle. Et c’est dans la logique des choses si nos combattants sont frustrés après s’être préparés depuis de longs mois. Mieux encore, le karaté malgache possède maintenant un potentiel capable de briller au plus haut niveau africain pour ne citer que Patrice Fenosoa Rijaheritiana de l’ASKA en kumité chez les moins de 80 kg mais aussi Christian Herizo Razafimandranto du MAKA en kata. Il y a sûrement d’autres, mais pour ne pas froisser la sensibilité des uns, je préfère ne pas énumérer davantage et parler de la relève. Car sur ce chapitre, le karaté malgache peut nourrir un réel espoir aux championnats du monde cadets-juniors en Indonésie, mais tout dépend de l’Etat malgache car notre rôle se limite à amener nos combattants au top. Ceci dit, un second forfait porterait un coup au moral de nos athlètes avec ce que cela entraîne de démission de la discipline et c’est grave. »
Propos recueillis par
Clément RABARY