« Dada » n’est pas encore rentré, mais c’est « Neny » qui l’a rejoint en Afrique du Sud.
Elle est repartie en Afrique du Sud le jeudi 30 janvier 2014. Soit après un séjour de 11 mois et trois semaines au pays. Lalao Ravalomanana car il s’agit d’elle, était effectivement rentrée à Madagascar le 11 mars 2013, après trois tentatives infructueuses. Les deux premières fois avec son époux Marc Ravalomanana. L’ex-couple présidentiel se trouvait même déjà dans l’espace aérien malgache en janvier 2012 avant de rebrousser chemin, puisque le pilote de la compagnie Air Links n’avait pas obtempéré à l’instruction des autorités malgaches de dérouter l’appareil sur l’aéroport de Morondava.
Droit. 7 mois après, Lalao Ravalomanana et sa bru Guerguana débarquèrent sans crier gare à l’aéroport d’Ivato avant d’être refoulées manu militari pour être embarquées le 27 juillet 2012 sur le premier vol international à destination de Bangkok. Et ce, sur ordre de la Présidence alors que le Premier ministre Omer Beriziky avait signifié que les deux femmes ont le droit d’entrer au pays. L’ancienne Première Dame, comme « tout ressortissant malagasy a le droit de quitter le territoire et d’y rentrer ». Même droit garanti par l’article 12 de la Constitution pour l’épouse de son fils Josoa qui avait déjà acquis la nationalité malagasy après son mariage.
Bebe Razay. C’est dire que l’accord imposé par la Présidence de l’époque au retour de Lalao Ravalomanana en mars 2013 était anticonstitutionnel. En effet, selon les termes de l’accord, elle devait s’engager à ne pas politiser sa « visite à titre humanitaire » à sa mère malade. Le nombre du comité d’accueil était même limité au maximum à 12 membres de sa famille qu’elle désignait elle-même. Quant à la durée de la « visite » dans son propre pays, cela dépendait de l’état de santé de Razaiarivelo Helmine plus connue sous le diminutif de « Bebe Razay ». Laquelle avait rendu l’âme le 5 octobre 2013.
Rapport. Entre-temps, Lalao Ravalomanana s’était portée candidate à la magistrature suprême car selon l’article 15 de la Constitution, « tout citoyen a le droit de se porter candidat aux élections sous réserve des conditions fixées par la loi ». L’une de ces conditions étant de « résider sur le territoire de la République de Madagascar depuis au moins 6 mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt des candidatures », elle a été finalement disqualifiée par la CES 2. Et de faire alors campagne pour Jean Louis Robinson, le candidat adoubé par son mari à qui elle fera – si ce n’est déjà fait – un rapport de l’élection présidentielle en général et du second tour en particulier.
Responsables. Mais ce sera aussi et surtout des retrouvailles entre époux pour Lalao et Marc Ravalomanana après 11 mois de …séparation. Reste à savoir si elle va rentrer à Madagascar avant son exilé de mari ou attendre que ce dernier puisse revenir avec elle. En tout cas, si le retour de l’ancien Président n’est pas exclu sans être dans l’immédiat, l’ancienne Première Dame est entièrement libre de regagner le pays à tout moment. « Les responsables à l’origine des précédents Notam n’étant plus en place », comme l’a d’ailleurs fait remarquer samedi au Magro Behoririka, Me Hanitra Razafimanantsoa. Pour la nouvelle Présidence, il n’y aura plus de Notam car « un Malgache a le droit de circuler partout, de retourner dans son pays », selon la déclaration sur RFI de Hery Rajaonarimampianina dont la gouvernance repose sur le respect de l’Etat de droit et la réconciliation nationale.
R. O