Et revoilà le SEFAFI (Observatoire de la vie publique) ! Comme d’habitude, il sonne l’alarme. « Pour que le pire ne soit pas à venir… », titre son communiqué. Un avertissement qui invite à lire la suite. La première phrase résume déjà l’essentiel du tour d’horizon. « Chacun peut le constater, la misère s’étend ». En d’autres termes, si l’Etat ne bouge pas, l’issue sera fatale comme l’estime le SEFAFI qui termine à travers ce constat « Une infime minorité domine les secteurs économiques et politique pour conserver ses intérêts et ses avantages, tandis que la grande majorité de la population s’enfonce dans un dénuement total. Cette voie, qui bloque le développement de Madagascar, débouchera sur des situations explosives et incontrôlables. Ce jour-là, il sera trop tard pour se lamenter ».
Regarder la vérité
C’est pour la énième fois que le SEFAFI interpelle l’Etat sur la dégradation de la situation. Jusqu’à présent, il considère que les réponses aux problèmes ne répondent pas aux attentes de la population. Il s’inquiète pour ces centaines de milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail et qui ne trouveront pas d’emplois. Il dénonce la paupérisation et l’insécurité qui gagnent du terrain. Le pays n’a pas atteint la plupart des Objectifs du Millénaire pour le Développement). Il se demande, désespéré, en remarquant les lacunes du PND (Programme Nationale de Développement) « où allons- nous ainsi ? ». La décentralisation n’y figure pas. La politique industrielle est floue. La politique des revenus est absente. Les écarts de salaires sont très importants et il défend l’idée de réduire l’écart. Il est urgent pour le SEFAFI d’engager une revalorisation systématique des bas-salaires. Le régime au pouvoir est interpellé et devrait défendre avec plus de conviction son programme de développement. Au bout du compte, en appuyant sur la sonnette d’alarme, l’observatoire de la vie publique ne fait qu’avertir du danger qui guette, tant que les solutions aux problèmes ne sont pas appropriées. Néanmoins, pour ne pas sombrer dans le pessimisme et la négativité sur les traces du SEFAFI, il est nécessaire de faire preuve de réalisme et de regarder la vérité en face, en analysant concrètement les options prises. Surtout en cette période de rentrée. L’espoir d’amélioration sur tous les plans n’a pas disparu. Mais encore faut-il le stimuler davantage en répondant aux attentes parce qu’on ne regrette pas dans l’opinion publique les efforts entrepris pour sortir de la crise.
Zo Rakotoseheno