Les deux commerçants chinois sont même allés jusqu’à falsifier la signature du ministre Olivier Solonandrasana Mahafaly.
Le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation poursuit l’assainissement au niveau de ses différents départements. Apparemment, les efforts fournis dans ce sens ont apporté leurs fruits, notamment dans le cadre de la lutte contre les falsifications de documents. En effet, un réseau de faux visas et de faux passeports vient d’être démantelé. Une enquête menée au niveau de ce département ministériel a permis d’appréhender 5 ressortissants chinois et 1 étudiant comorien qui étaient en possession d’un faux visa et d’un faux passeport. Des visas qu’ils auraient reçus durant la période transitoire en 2012 – 2013. Pourtant, les techniciens du ministère n’ont pu déceler les falsifications que lorsque les intéressés ont voulu transférer leur visa sur leur nouveau passeport qui s’avère également un faux. En effet, aucun fond de dossiers n’a été déposé au niveau de la Direction de l’Immigration et de l’Emigration. Les deux commerçants chinois sont même allés jusqu’à falsifier la signature du ministre Olivier Solonandrasana Mahafaly. Poursuivis pour faux et usage de faux, escroquerie et corruption, les six individus risquent de payer au prix fort leurs actes. Si l’on se réfère à la loi 62-006 fixant Organisation et Contrôle de l’Immigration, ils risquent six mois d’emprisonnement et une amende de 360 000 Fmg. Des sanctions que les hauts responsables au niveau du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation considèrent comme « trop indulgentes par rapport au degrés de l’acte ». En tout cas, les six individus impliqués dans cette affaire ont été déjà frappés d’expulsion et d’Interdiction de Sortie du Territoire.
Nouvelle politique. Il convient de noter qu’actuellement, les techniciens du ministère sont en train d’élaborer une stratégie en vue d’instaurer une « Nouvelle Politique de la Migration à Madagascar ». En effet, l’enquête a permis de découvrir que le ministère de l’Intérieur n’est que le bout de la chaîne dans cette affaire. De nombreux autres départements ministériels, en l’occurrence du ministère de la Sécurité Intérieure, du ministère de la Fonction Publique ou encore du ministère de l’Enseignement supérieur ont également une part de responsabilité dans la facilitation de l’entrée des étrangers sur le territoire de Madagascar. Pour ne citer que la loi 2007 qui n’exige aucune limite du nombre d’associés pour les investisseurs étrangers. Du côté de l’immeuble « Patte d’Eléphant » à Anosy, l’on soupçonne l’implication des agents du ministère et des employés des autres ministères dans ce réseau de faux visas. Le basculement vers le passeport biométrique en constitue également une solution dans la mesure où il permettra de détecter automatiquement tous les faux dossiers. Pour sa part, le ministre Olivier Solonandrasana Mahafaly s’est engagé à fournir tous les efforts en vue de mettre fin à ce fléau et de sanctionner tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ce réseau de faux visas et de faux passeports.
Davis R