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vendredi, juillet 4, 2025
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Marc Ravalomanana et Thaksin Shinawatra : Même gloire, même galère et même destin ?

Toute ressemblance serait fortuite.
Toute ressemblance serait fortuite.

Madame Lalao Ravalomanana est officiellement maire de la capitale Antananarivo. Cette victoire marque d’abord la reconnaissance si ce n’est la réhabilitation politique de son mari forcé de partir en exil pendant 5 ans. L’histoire qu’a vécue  l’ancien président malgache n’est pas sans rappeler celle de l’ancien Premier ministre thaïlandais, Thaksin Shinawatra encore hors de son pays. La ressemblance entre leurs parcours est troublante. Tous deux sont riches ; tous deux ont accédé  au pouvoir ; tous deux ont connu un certain succès surtout sur le plan économique ; tous deux ont affiché un dynamisme éblouissant et une même opiniâtreté à surmonter toutes les épreuves. Mais aussi tous deux grisés peut être par leur puissance ont connu une chute politique brutale. Mais l’un comme l’autre ne se sont pas résignés et ont adopté une stratégie de reprise du pouvoir avec des actions identiques et des résultats différents.

1949, ils sont tous les deux nés la même année si le thaïlandais est issu d’une famille sino-thailandaise aisée, le Malgache est lui d’origine modeste mais ils ont comme point commun la fulgurance avec laquelle ils se sont enrichis. Tahksin, lieutenant-colonel de la police de son pays s’est converti dans le secteur des nouvelles technologies et a débuté par quelques tours de passe – passe à fournir  en ordinateurs son corps d’armes. Ravalomanana, par contre, à partir de son entreprise laitière familiale est arrivé à la tête d’une firme agroalimentaire la plus importante du pays. Devenus richissimes hommes d’affaires, les  deux  hommes  ont été  happés par le virus   de la politique. En puisant  dans leurs propres fonds, ils se lancent à la conquête du pouvoir et ils vont y arriver. Toujours est-il qu’avec leurs partis politiques l’un dénommé « Thaï Rack  Thaï », les Thaïs aiment les Thaïs en français et l’autre « Tiako i Madagasikara », j’aime Madagascar  , la coïncidence des sens des noms des deux groupements politiques est prémonitoire du sort des deux hommes.

Deux mandats. Ils ont obtenu chacun deux mandats de leur électorat et chose bizarre, ils n’ont pu arriver au terme du second. Malgré des succès relatifs sur le plan économique que même leurs adversaires reconnaissent, ils ont été l’un comme l’autre dépossédés de leur pouvoir de par la volonté de la rue et des militaires. Ravalomanana contraint à partir en exil pour l’Afrique du Sud en 2009 et Takshin renversé par un coup d’Etat militaire alors qu’il participait à l’assemblée générale des Nations-Unie en 2006. Et les voilà, riches, on parle de 1 milliard de dollars pour le thaïlandais, mais boutés hors de chez eux et obligés de devoir recourir à l’asile et à l’aide des gouvernants qui leurs sont attachés. Mais, si les nouveaux tenants du pouvoir tant à Madagascar qu’en Thaïlande pensaient avoir partie gagnée, c’est mal connaître l’opiniâtreté, la pugnacité dont ont fait preuve les deux hommes décidés par tous les moyens  de  retourner chez eux et de réparer l’injustice, selon eux , dont ils ont été victimes.

Une même stratégie pour  reprendre le pouvoir. Elle s’inspire  du célèbre « Cheval de Troie ». Takshin avance comme pion sa sœur, Yingluck Shinawatra et celle-ci devint un moment même premier ministre sans pour autant arriver à le faire revenir. Ravalomanana, on le sait, mettait en avant sa femme Lalao, lors des élections présidentielles d’abord puis aux derniers municipales après.

Mais, cette stratégie aurait été vaine si les deux hommes n’avaient pas des partisans dans le pays qui maintenaient la pression et sans qui aucune stabilité ne serait possible. L’on sait encore le poids des « Chemises rouges » de Takshin l’équivalent des « Zanak’i dada ».

Ainsi nos deux hommes semblent relever d’un même destin, l’histoire dira s’ils se sont déjà rencontrés et se sont donnés conseils. Enfin, bien lui en a pris à Andry Rajoelina d’avoir refusé l’entrée de Takshin à Madagascar, il y a quelques années sous prétexte d’investir, sinon les malgaches auraient tiqué sur la similitude des deux parcours.

Mickey Ranarivao

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