
Comme chaque année, des hectares de terrain s’embrasent à Madagascar. Les conséquences sont importantes, non seulement pour l’environnement, le climat, mais aussi pour la santé de la population. On se demande par contre si l’Etat prévoit d’éteindre ces feux ou non.
Maux de gorge, maux de tête, mal aux yeux, troubles respiratoires… les médecins généralistes traitent toutes les maladies liées au climat, ou plutôt des conséquences de ces feux de brousse qui consument le pays petit à petit. Tout au long du voyage, d’Antananarivo à Mahajanga, ou en prenant vers le Nord, les plaines se déchaînent et deviennent des spectacles de pyromanes. Un triste tableau qui n’a rien d’intéressant, puisque le vert devient noir le temps d’une flamme. Le phénomène de feu de brousse est récurrent dans le pays, où les feux sont déclarés durant la période sèche, d’avril à novembre. Sur des kilomètres donc, on ne peut pas rater les feux, et se rendre compte qu’aucune mesure n’est prise pour les éteindre. Point de pompiers, pas de réponse réelle, rien. Le feu danse en maître.
Rébellion. Si les feux de brousse sont des incendies déclenchés exprès afin de terrasser le sol pour y faire des cultures sur brûlis, ce n’est peut-être pas la seule explication. Sur des kilomètres, sur des terres qui ne sont pas arables, des plaines inhabitées et avec aucune activité rurale, les feux de brousse s’expliqueraient autrement. Dans certaines communautés, allumer le feu et brûler tout peut refléter une rébellion de la part de la population. Une manière de montrer son mécontentement face aux autorités.
Avec des matériels de pointe qui détectent les feux de brousse, le VIIRS (Visible Infrared Imaging Radiometer Suite), l’on se pose tout de même des questions. Car identifier le foyer et la surface en feu est bien, l’éteindre est mieux.
Anjara Rasoanaivo