« Si vous entendez quelque chose confiez le moi ! ». La suite qu’il n’a pas dit mais que l’on devine peut être « j’en ferai bon usage ». Ce fut un Premier ministre Jean Ravelonarivo ouvert et bien déterminé qui a accueilli au petit déjeuner en plein air au palais de Mahazoarivo, les représentants des médias de la capitale. Une bonne trentaine de journalistes invités. L’exposé du jour concerne les réformes que le gouvernement engage en ce moment dans plusieurs secteurs. Le Premier ministre a fait un tour d’horizon qui prête à penser que le gouvernement enclenche la vitesse supérieure avec la volonté d’atteindre des résultats.
A l’heure de la réforme
Entouré à cette occasion du ministre de la Justice et du ministre de la Défense, il a insisté et expliqué davantage de long en large les tenants et les aboutissants de la réforme du secteur sécurité. L’engagement est capital devant l’insécurité grandissante. Le Premier ministre a évoqué la gravité de l’évolution de la situation dans le Sud du pays. Les « dahalo » ont osé attaquer le camp de la gendarmerie de Beforona. Il a cité les trafics qui témoignent des lacunes, 771 tortues saisies à Ivato, 5 700 bouteilles de whisky qu’on voulait faire entrer au pays sous de fausses déclarations. Sans compter les vols de zébus. Pour Jean Ravelonarivo, il faut mettre un terme à tout cela en renforçant l’Etat de droit, en luttant contre la corruption et …en s’entraidant, en se donnant la main. L’appui des médias est sollicité dans le cadre de toutes les réformes. La presse dispose de par la Constitution de droits et de libertés dont celle de l’expression et de l’opinion. Mais, elle a toujours été bloquée dans ses investigations par l’intolérance des juges envers la citation et devient couramment victime de diffamation. L’interdiction de citation fait partie du passé, selon le Premier ministre qui autorise la presse à le saisir pour défendre le droit d’informer. Un atelier national qui accueillera près de quatre cents participants issus de tous les horizons est en gestation. Ses objectifs sont de faire la synthèse des rapports recueillis au préalable dans les 22 régions et d’arriver début novembre à travers les solutions définies par l’atelier à l’élaboration d’une lettre de politique nationale de la sécurité. Cette lettre sera transmise au président de la République avant sa vulgarisation et son application. Les bailleurs de fonds sont partie prenante à travers leur aide pour la planification stratégique de cette politique nationale d’ici à la fin de l’année. Pour le Premier ministre la réforme du secteur sécurité commencera au plus tard au mois de juin 2016. Ce petit déjeuner a aussi permis d’en savoir plus sur d’autres réformes, comme celle bancaire qui prépare les nouveaux statuts de la Banque centrale, et au niveau de la justice pour reconquérir la confiance des justiciables.
Zo Rakotoseheno