Le président de la République pourrait s’ouvrir aux autres forces politiques dans la nomination des sénateurs de son quota.
Jusqu’ici, il n’y a que la date de l’organisation (29 décembre 2015) des Sénatoriales qui est connu. Rien n’est encore décidé ni sur le nombre des futurs membres de la Chambre haute, ni sur leurs modalités d’élection ou de désignation. Les articles 80 et 81 de la Constitution se contentent de stipuler que le mandat de sénateurs est de cinq ans. Et que le Sénat comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre égal pour chaque province et pour un tiers des membres nommés par le président de la République, pour partie, sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques, sociales et culturelles et pour partie en raison de leur compétence particulière. Le Conseil de gouvernement de demain pourrait examiner les décrets relatifs à la mise en place de la Chambre Haute. Certaines questions sont déjà abordées au sein de la classe politique, notamment sur la question de savoir si le président de la République pourrait récupérer dans son quota les chefs de parti ou les politiciens qui n’ont pas la chance d’être élus sénateurs, mais qui l’ont soutenu au second tour des Présidentielles de 2013.
Apaisement. En désignant les sénateurs de son quota, le président Hery Rajaonarimampianina pourra bien se prévaloir de « leur compétence particulière » pour nommer sénateurs ces chefs de parti ou ces politiciens en mal de popularité. Ces nominations d’ouverture permettraient en même temps au chef de l’Etat de renforcer l’apaisement et la stabilité politique dans le pays. Nos sources indiquent que le futur président du Sénat serait issu des personnalités désignées par le président de la République. Par ailleurs, des malheureux candidats aux dernières Présidentielles qui avaient soutenu au second tour Hery Rajaonarimampianina pourraient être nommés dans le quota de ce dernier. Il y a aussi les politiciens qui portent le titre de « conseiller politique » du président de la République, mais qui n’ont pas encore reçu la notification officielle de leur nomination. De l’autre côté, le président de la République ne pourrait pas ignorer les forces politiques qui adhérent à son programme à l’Assemblée nationale. Mais, en optant pour l’ouverture, le locataire d’Ambohitsorohitra doit être sûr que les sénateurs qu’il désigne sont des personnalités en qui il a confiance et qui ne peuvent pas le trahir.
R. Eugène
