Selon la FAO, la protection sociale représente un moyen efficace pour éliminer plus rapidement la faim, en veillant, toutefois, à ce que les populations pauvres en milieu rural en bénéficient.
La protection sociale serait-elle la clé de l’éradication de l’extrême pauvreté, et par extension, la faim ? Elle apparaît, en tout cas, comme une option sérieuse qui a montré son efficacité dans la réduction de la faim dans plusieurs pays du monde. Le dernier rapport de la FAO sur la situation mondiale de l’alimentation et l’agriculture (State Of Food and Agriculture ou SOFA), diffusé hier, veille de la journée mondiale de l’alimentation célébrée le 16 octobre, met le doigt sur une problématique des pays en développement : le déficit en matière de protection sociale. Dans ce rapport, il a été démontré que dans les pays pauvres, les systèmes de protection sociale, notamment les transferts en espèces, l’alimentation scolaire et les travaux publics, offrent un moyen économique d’offrir aux personnes vulnérables la possibilité de sortir de l’extrême pauvreté et de se libérer de la faim, tout en améliorant la santé, l’éducation et les chances de réussite de leurs enfants.
Elargissement. Les programmes mis en œuvre dans ces domaines, dans les pays en développement, profitent à plus de 2 milliards de personnes dont 150 millions d’individus, sortis de l’extrême pauvreté. Mais force est de constater que dans ces pays, dont à Madagascar, les systèmes de protection sociale ne permettent pas aux populations pauvres d’y avoir accès. « Sans protection sociale, beaucoup de personnes pauvres et vulnérables doivent lutter pour s’extirper du piège de la pauvreté dans lequel la faim, la maladie et le manque d’éducation perpétuent la misère pour les générations futures », souligne le rapport. Et d’avancer que l’élargissement des programmes de protection sociale dans les zones rurales contribuerait à la réduction et ce, de manière significative, du nombre de personnes vivant dans la pauvreté.
Investissement. En effet, les programmes de protection sociale donnent aux ménages pauvres la possibilité d’accéder à davantage de nourriture et leur permettent de diversifier leur alimentation. Les impacts de ces changements se reflètent sur l’état nutritionnel des enfants, leur santé, mais également sur la réduction du travail des enfants, elle-même amenant vers l’augmentation de la fréquentation scolaire. Selon les estimations de la FAO, environ 67 milliards de dollars par an de suppléments de revenus que fourniraient en grande partie les programmes de protection sociale, permettraient – avec d’autres investissements ciblant les agriculteurs pauvres – d’éradiquer la faim d’ici à 2030. Ce montant représente moins de 0,10% du PIB mondial. Bref, la protection sociale apparaît plus comme un investissement plutôt qu’un coût, encore moins une charge.
Hanitra R.