La réforme sur la sécurité bat son plein au CCI Ivato. On connaîtra aujourd’hui les résolutions finales du séminaire national qui seront transmises au président de la République Hery Rajaonarimampianina avant leur application. Il semblerait que les trois sujets qui passionnent beaucoup les participants sont l’insécurité, la Justice et la corruption. L’insécurité parce qu’elle s’aggrave de jour en jour dans les villes et les campagnes. L’une des causes les plus décriées reste la prolifération d’armes à feu qui la favorise énormément. Les attaques ou les agressions se réalisent à coups de fusils ou de pistolets. Plus terrifiant, ce sont souvent avec des armes de guerre que les crimes sont commis. Le cas du Sud est le plus significatif. Cette région est infesté de « dahalo » armés qui pillent, tuent et qui violent sur leur passage. Les gouvernements successifs et les forces de l’ordre n’en sont jamais arrivés à bout par la force ou les négociations, alors que le phénomène existe depuis plusieurs décennies. On évoque de plus en plus, la complicité voire la puissance des « dahalo » en col blanc pour expliquer les échecs dans la lutte.
Trois sujets évoqués
La justice soulèverait aussi beaucoup de passion dans les débats. On pense que l’Exécutif la domine au point qu’elle reste aux ordres même pour ses jugements. Mais elle reste néanmoins crainte par le commun des mortels. Et ce même si celui-ci a perdu confiance en elle. La justice, en tant que pouvoir, est le pivot de l’Etat de droit, et en tant que service public, elle garantit la régulation dans une société apaisée. Mais elle continue d’être soupçonnée de proximité avec le pouvoir politique. Son indépendance est mise en doute au point que certains participants à l’atelier demandent que le président de la République ne préside plus le conseil de la magistrature. Le problème se pose aussi au niveau du Parquet que des justiciables souhaitent être indépendants du ministère de la Justice. Quoi qu’il en soit, pour le public, les faiblesses de la Justice sont nombreuses. La corruption qui y règne ne lui permet pas de regagner la confiance des justiciables facilement. En plus, les procédures de la Justice sont trop lentes. La détention préventive touche plus de la moitié des détenus des prisons. Enfin, il y a parfois beaucoup d’incertitudes dans l’exécution des jugements rendus. Le troisième sujet grandement évoqué est la corruption. Elle gangrène le public et le privé. La lutte contre le fléau implique une volonté politique et des réformes globales touchant l’ensemble des secteurs. Au bout du compte, la prise de conscience des maux qui nous assaillent est bel et bien là. Il ne reste plus qu’à s’y attaquer.
Zo Rakotoseheno