On l’appelle dans le jargon musical « vakodrazana », mais les termes plus appropriés après le spectacle du groupe samedi dernier au CGM sont bien « musique vivante ». La tradition n’est pas figée, l’artiste l’a fait évoluer.
Randria Ernest est une légende du folklore malgache et son fils Donné a pris la relève avec bonheur. Ce dernier a fait son chemin sur la scène internationale, en évoluant dans le groupe Tarika d’Hanitra Rasoanaivo ou dans le malagasy orchestra de Justin Vali. Il a donc apporté toute son expérience professionnelle pour faire du groupe Randria Ernest cette formation actuelle. C’est un spectacle extrêmement riche que lui et les membres de sa troupe ont présenté au public du CGM, samedi dernier. Après un peu plus de trois heures de prestation, ils ont eu droit à une « standing ovation ».
Des ballets chorégraphiques époustouflants. Randria Ernest est devenu sous la férule de Donné une troupe extrêmement spectaculaire. Les musiciens, les chanteurs et les danseurs offrent un ensemble qui a bluffé le public. La tradition est respectée car il y a du bon « hira gasy », mais elle est enrichie par la beauté des chorégraphies présentées. La première partie fut composée d’une succession de tableaux où les danseurs et danseuses ont fait assaut d’adresse et d’agilité. Les applaudissements spontanés des spectateurs ont rythmé leur prestation. La deuxième partie fut une comédie musicale qui a permis de voyager dans les différentes régions de la grande île. Le problème de la rareté de l’eau dans le sud de la grande île et les tensions qui en résultent, le rôle important du maki dans l’environnement et enfin sa contribution essentielle au sauvetage de l’homme grâce à sa connaissance des plantes ont rythmé ce très beau conte enrichi par de très beaux ballets exécutés par les acteurs sur scène.
Patrice RABE
