L’existence d’un projet visant à la destitution du Bureau permanent de l’Assemblée nationale est désormais confirmée. En marge de la cérémonie d’ouverture de la deuxième session ordinaire qui s’est déroulée hier, les parlementaires ont fait savoir que le projet est déjà en cours de mise en œuvre. En effet, des pourparlers sont actuellement en cours entre les différents groupes parlementaires existant au niveau de la Chambre basse. A l’exemple de la réunion secrète qui s’est tenue hier matin dans un hôtel sis à Ivato. D’après les informations qui ont circulé hier du côté de l’Hémicycle, ce sont les députés partisans du HVM et les signataires du mémorandum pour la stabilité qui seraient à l’origine de la destitution de l’équipe dirigée par Jean Max Rakotomamonjy. La mauvaise gestion serait le motif principal évoqué par les initiateurs. En effet, si l’on en croit nos sources, le Questeur numéro Un, Siteny Randrianasoloniaiko serait principalement visé. L’irrégularité du paiement des avantages des députés serait à l’origine de ce mécontentement général. Pour ne citer que les indemnités compensatrices de carburants mensuelles des parlementaires dont le paiement est généralement divisé en neuf tranches, selon les explications du député du VPM/MMM, Milavonjy Philobert. Par ailleurs, un peu moins de deux ans après leur élection, les députés n’ont pas encore reçu leur véhicule 4×4 qui figurait pourtant parmi les promesses faites par Siteny Randrianasoloniaiko lors de la propagande pour l’élection du Bureau permanent.
Absentéisme. En marge de la cérémonie d’ouverture de la session budgétaire, le président de la Chambre basse, Jean Max Rakotomamonjy a annoncé qu’il est prêt à quitter son poste si toutefois les partisans de la destitution parviennent à obtenir la majorité. Il convient en effet de rappeler que la destitution du Bureau permanent nécessite le soutien des 2/3 des parlementaires. En quelque sorte, le député d’Andapa se prépare déjà à être destitué. Il se demande toutefois : « qui trouvera des intérêts à provoquer de nouveaux troubles au sein de cette Institution » ? Dans son discours, le numéro Un de l’Assemblée a lancé un appel à l’endroit des acteurs politiques afin de laisser de côté la politique-politicienne et de songer plutôt aux intérêts supérieurs de la population. En tout cas, de nombreux travaux attendent les députés pendant les deux mois de session ordinaire. Mis à part la loi de Finances 2016, de nombreux autres projets de loi seront également débattus en séance plénière pour adoption. De son côté, Jean Max Rakotomamonjy n’a pas manqué d’interpeller l’Exécutif par rapport aux maux sociaux qui caractérisent le quotidien des Malgaches, en l’occurrence de l’insécurité grandissante qui frappe notamment la partie Sud de l’Île. Outre le Premier ministre, Jean Ravelonarivo, plusieurs membres du gouvernement étaient également présents à Tsimbazaza. Pourtant, la cérémonie s’est déroulée dans un hémicycle à moitié vide car il convient de souligner l’absentéisme très élevé des députés lors de cette journée de rentrée parlementaire.
Davis R