Marc Ravalomanana est toujours aussi entreprenant. Les années d’exil ne l’ont pas épuisé. Une année après son retour, le revoilà sur le terrain en capitaine d’industrie. Il a fait le constat de ses avoirs. L’usure a fait son effet. L’état des matériels est lamentable. Mais se référant aux textes de sortie de crise, il sait qu’il faut rendre à César ce qui appartient à César. Il estime qu’il a droit comme tout citoyen à ce qui lui appartient. Il veut démontrer qu’il est le plus légaliste dans ce conflit foncier d’Andohatapenaka. Sa société Tiko Agri dispose du titre foncier du terrain obtenu après appel d’offres en 2008. Il est décidé à se battre en justice si nécessaire pour affirmer la propriété de son terrain afin d’y installer avec des partenaires étrangers un abattoir aux normes européennes.
Sur le terrain
Marc Ravalomanana veut réhabiliter la société Alma qui produit du goudron et construit des routes. Délaissée, les images prises de cette société choquent. L’état de délabrement est révoltant surtout lorsqu’on pense que les routes de la capitale ont été bel et bien entretenues avant la crise de 2009. Aujourd’hui, les routes de la ville des mille sont dans un tel état de dégradation que la saison de pluies représente une grave menace d’inondation sur beaucoup de quartiers si rien n’est fait. Marc Ravalomanana dont l’épouse est maire de la Capitale estime après avoir aussi été à la tête de la ville qu’Alma doit ressusciter au plus vite pour les routes de Tana et sa périphérie. Il n’y a plus de doute, Marc Ravalomanana, le capitaine d’industrie est de retour. Politiquement, il a donné l’ordre à son parti d’accorder sa confiance au pacte de responsabilité. Le TIM est signataire du mémorandum de stabilité pour le développement de Hery Rajaonarimampianina. L’ancien président de la République ne peut pas ne pas être reconnaissant envers celui qui lui a montré de la tolérance et qui lui a permis de retrouver sa famille et sa vie de citoyen. Les deux se rejoignent dans la recherche de l’apaisement et de la réconciliation nationale. Mais les rapports entre le HVM et le TIM qui sont alliés de circonstances ne se portent pas aussi bien. La méfiance et la concurrence demeurent entre les responsables des deux partis. Au point que le clash est toujours possible. Ce qui ne peut être dans l’intérêt de l’un et de l’autre. Quoi qu’il en soit quel sera le fin mot de toute cette histoire car le capitaine d’industrie rencontre une forte opposition pour ses projets. Un abattoir à Andohatapenaka ? Les riverains sont pour le moment silencieux mais les mauvaises odeurs qui s’en dégageront si ce projet voit le jour pourraient ne pas être acceptables.
Zo Rakotoseheno