L’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) à Madagascar, Antonio Sanchez-Benedito, a répondu à nos questions. Interview.
Midi Madagasikara. Suite aux visites de deux jours que vous avez faites dans le nord, quelles sont vos appréciations sur l’évolution des projets appuyés par l’UE.
Antonio Sanchez-Benedito. Une appréciation très positive ! Nous avons voulu connaître les projets, les bénéficiaires et les différents acteurs, pour savoir comment améliorer les interventions. Notre visite a concerné la route nationale 6, remise en état, et le projet MAPS (Mesure d’accompagnement au protocole sucre) dans la Basse Mahavavy région Diana. Ces projets visent tous à renforcer la capacité de la population locale, de faciliter les échanges et d’améliorer les conditions de vie de la population.
MM. Comment se passe aujourd’hui la relation de Madagascar avec l’UE ?
Antonio Sanchez. La relation est excellente, mais il faut encore une adaptation des appuis suivant des étapes. D’abord, la relance du dialogue politique, suite à la suspension de certaines de nos interventions durant la crise à Madagascar, que nous regrettons. Il faut concevoir des interventions adaptées aux fragilités. Ensuite, nous devons également établir une base de coopération à plus long terme, dans le cadre du FED (Fonds européen de développement). Les Etats membres de l’UE ont déjà approuvé le Programme indicatif national (PIN), déjà prêt à être signé par le président de la République de Madagascar, à l’occasion de son prochain passage à Bruxelles. Il s’agit du pilier de la coopération à long terme de Madagascar avec l’UE, jusqu’en 2020. Un financement de 518 millions d’Euros, pour appuyer trois secteurs dans trois zones de Madagascar, est en jeu. Cela concerne le développement rural, les infrastructures et le renforcement des institutions.
MM. Et qu’en est-il des appuis budgétaires ?
Antonio Sanchez. L’UE a déjà octroyé un financement à titre d’appui budgétaire de 65 millions d’Euros en 2014. Un deuxième décaissement sera effectif cette année, avec un montant de 13 millions d’Euros.
MM. Est-ce que les conditions sont remplies pour cette deuxième tranche ?
Antonio Sanchez. Les conditions sont remplies dans une large mesure. Les critères sont relatifs à la bonne gouvernance, à la stabilité macroéconomique, à la lutte contre la corruption, etc. Même si la situation est loin d’être parfaite, des efforts ont été constatés. Cependant, il faut renforcer les institutions, l’indépendance judiciaire et du Bianco, et la lutte contre les trafics illicites, notamment du bois de rose. L’Etat Malagasy a fait des engagements, mais nous attendons aujourd’hui les actions et les résultats.
Antsa R.
