Pour l’heure, l’ancien exilé d’Afrique du Sud ne dispose d’aucun représentant au sein de la nouvelle structure en charge de l’organisation des élections.
La nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sera fonctionnelle d’ici peu. Pour l’heure, le président de la République, le Sénat et la Haute Cour Constitutionnelle n’ont pas désigné leur représentant. Jusqu’ici donc, six des neuf membres de cette structure nationale « indépendante » en charge de l’organisation et de la gestion des opérations électorales sont connus. Il s’agit de Thierry Rakotonarivo, représentant de l’Assemblée nationale, Olivier Ramahavoson, représentant de la Cour suprême, Fano Rakotondrazaka, représentant de l’Ordre des journalistes, Charles Randriarimanana et Fanomezantsoa Rakotonirina, élus par la Société civile et Hery Rakotomanana, élu par l’ordre des avocats. En tout cas, le rapport de force au sein de cette nouvelle CENI reste pour le moment incertain. En principe, les membres devraient être indépendants. N’empêche qu’ils vont être étiquetés à tort ou à raison d’être proches d’un tel parti ou d’une telle personnalité. Pour ne citer que le cas du représentant de la Chambre basse, Thierry Rakotonarivo dont bon nombre d’observateurs considèrent comme un proche du clan Rajoelina du fait qu’il a été nommé Secrétaire général du Ministère de l’Intérieur durant la période transitoire. D’ailleurs, l’abrogation de sa nomination par le pouvoir en place semble corroborée son accointance. Nul n’ignore également que lors de l’élection à Tsimbazaza, le président national du Syndicat des Administrateurs civils de Madagascar a été soutenu par l’ARMADA, mais aussi par les députés qui sont contre le régime HVM.
Rééquilibrage. A signaler également le cas du représentant de la Cour suprême, Olivier Ramahavoson. Il est taxé d’être proche de Hajo Andrianainarivelo pour avoir été son Secrétaire général du temps où le leader du « Malagasy Miara-Miainga » était Vice-Premier ministre. De son côté, Hery Rakotomanana, même s’il a été élu par l’ordre des avocats, son appartenance au Groupement des Experts Nationaux le classe parmi les personnes très critiques par rapport au pouvoir. Quant à Fano Rakotondrazaka, beaucoup le suspectent d’être inféodé au Ministère de la Communication qui avait d’ailleurs abrité l’élection très controversée du représentant des journalistes au sein de la CENI. Force est de constater en effet que l’élection de notre confrère n’a pas fait l’unanimité au sein du Corps. Pour l’heure, la position « politique » des deux représentants de la Société civile reste floue. En tout cas, compte-tenu de ce rapport de force, il faut s’attendre à un rééquilibrage dans le choix de la personnalité désignée par le président Hery Rajaonarimampianina et par la HCC qui est loin d’être contre le régime, à en juger par ses décisions en faveur de ce dernier.
« Retour en force ». Si l’on se réfère à la formation actuelle de la CENI, l’on pourrait affirmer que parmi les prétendants à la présidentielle de 2018, Marc Ravalomanana constitue le grand perdant dans la mesure où il ne dispose d’aucun représentant au sein de cette entité. Une situation qu’il risquerait de payer cher le moment venu. Pourtant, lors de la dernière CENIT, son clan a été représenté par Benja Andriamihanta. Nul n’ignore en effet que la présence au sein de l’entité organisatrice des scrutins constitue forcément un atout majeur pour chaque parti politique. De son côté, l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina qui joue pour le moment la carte de la discrétion, aura au moins une carte à jouer en 2018 si l’on se réfère à la formation de la nouvelle CENI. Après avoir été resté à quai pendant quelque temps donc, le « TGV » pourrait organiser un « retour en force » pour rivaliser avec le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » lors de la prochaine élection présidentielle.
Davis R
