Simple, sociable, sérieux, rigoureux… mais surtout ambitieux. Préalablement destiné à travailler dans l’entreprise familiale du BTP, Mandimby Rajerisoa Rasata s’est tracé un chemin parallèle dans la cuisine, sa passion. Portrait d’un self-made man.
On peut être jeune, ambitieux, grandir dans une entreprise familiale, poursuivre sa passion, et réussir. C’est en tout cas l’exemple que donne Mandimby Rajerisoa Rasata, du haut de ses 33 ans. Marié, père de famille, Mandimby est le fils unique de ses parents. « On peut croire au fait qu’être fils unique pourrait faire de moi un garçon gâté pourri. Mais en réalité, mes parents m’ont élevé autrement. Ils m’ont toujours laissé me débrouiller, en ne me donnant que ce qu’il fallait », raconte Mandimby. Ainsi, il se souvient de son adolescence, lorsqu’il avait à peine 14 ans, où il devait superviser un chantier loin de la maison. « J’étais petit, mais je devais prendre des décisions importantes. Je me souviens même qu’à 15 ans, j’étais déjà responsable de plus de 80 personnes » dit-il, lorsqu’il aidait alors ses parents au sein de l’entreprise familiale de ces derniers. Pas le temps de se morfondre sur sa situation. Mandimby a pris toutes ces responsabilités pour des expériences qui l’ont aidé à grandir. « Je devais me débrouiller comme je pouvais, prendre des initiatives » et cela a certainement forgé sa personnalité.
Cuisinier né. Ayant suivi une formation sur le BTP et en communication, Mandimby a pris les rennes de l’entreprise familiale. Mais c’est en cuisinant qu’il s’est le plus épanoui. « Quand j’étais petit, je devais cuisiner pour l’équipe en chantier. Bien sûr, je ne faisais pas tout, je devais me faire aider. Mais j’adorais déjà cela » raconte-t-il. « C’est comme à la maison, je n’aimais jamais ce que l’on cuisinait pour le repas. Moi, je préfère créer ». C’est donc cette passion pour la cuisine qui a brûlé longtemps en lui. Aujourd’hui, il a créé une autre entreprise, il est traiteur à grande échelle. « Nous sommes spécialisés dans les repas à grande échelle, cuisinant pour, jusqu’à 2 000 personnes. Nous maîtrisons cela, que ce soit du point de vue logistique ou autre » souligne-t-il. En avouant que « ce n’est que maintenant que je suis des formations en cuisine. On peut dire que j’ai été formé sur le tas ». Parce que les acquis sur terrains nécessitent aussi les théories que l’on acquiert en formation. « Parce qu’il faut avoir plus d’un métier pour s’en sortir aujourd’hui, alors j’exerce ces deux jobs à la fois », dit-il.
Rotary Club Ivandry. C’est cette passion pour le partage qui l’a mené à initier le projet « Restau du cœur », mis en place depuis 3 ans. 152 000 repas ont été distribués depuis, et le projet grandit et se pérennise. « Grâce à un partenaire de taille, nous allons pouvoir continuer à distribuer des plateaux repas. A partir de janvier 2016, nous allons distribuer encore plus de repas », annonce-t-il. Aujourd’hui président du Rotary Club Ivandry, c’est avec beaucoup de fierté, mais surtout du sérieux et de la rigueur qu’il mène les projets du club. Comme pour montrer qu’il mérite la place qu’on lui a offerte.
Professionnalisme. Mais Mandimby, c’est surtout un battant. « Pas le droit d’être malade » dit-il dans un sourire. Son métier ne le lui permet pas. « Les Malgaches peuvent faire de bons trucs, de grands projets » dit-il. « Si une personne réussit, c’est parce qu’elle a beaucoup travaillé ». Mandimby veut alors s’adresser aux autres jeunes en leur signifiant « qu’il ne faut pas brûler les étapes. On réussit car on a fait des efforts. Il faut passer par toutes les marches, bien sûr ce n’est pas facile. Car aujourd’hui, on exige beaucoup plus de professionnalisme, la concurrence est rude. Alors, pour réussir, il faut s’accrocher. »
Anjara Rasoanaivo