Trois mille voitures neuves vendues chaque année. Le marché de l’automobile malgache est encore embryonnaire comparé par exemple à celui de la France où il se vend un peu moins de 2 millions de voitures neuves par an. Plus près de nous, l’Ile Maurice compte annuellement près de 10 000 voitures neuves par an.
Mauvaise répartition des richesses.
Mais si petit soit-il, ce marché de l’automobile malgache qui traduit la pauvreté en général du pays, est aussi significatif de l’immense richesse d’une petite frange de la population. En effet, certains concessionnaires n’hésitent pas, actuellement à proposer des voitures de luxe dont les prix avoisinent les 400 millions d’Ariary. D’après certaines confidences, des nationaux simples particuliers s’offrent le luxe d’acquérir un véhicule blindé. Mieux et selon toujours les confidences, la grande majorité des personnes qui ont le pouvoir d’acheter les voitures de luxe sont loin d’être des trafiquants de bois de rose. Ce sont des grands opérateurs économiques dont des jeunes qui ont réussi dans leur métier et qui se passionnent de ces grosses cylindrées. En tout cas, le fait que certains concessionnaires n’hésitent pas par exemple à commander une Ford Mustang de 8 cylindres consommant plus de 15 litres d’essence aux 100 km, prouve qu’il y a réellement des preneurs pour ce genre de produits de luxe. Evidemment l’existence de ce genre de marché sert quelque part l’économie. Mais pour mettre un terme à cette différence entre les riches et les pauvres, le régime ferait mieux de faciliter au moins l’acquisition de voitures d’occasion pour les moins nantis. Malheureusement, l’écart se creuse encore entre les riches et les pauvres, surtout depuis que le ministère des Finances a décidé de surtaxer les importations des voitures d’occasion. A ce rythme Madagascar restera un pays où la mauvaise répartition des richesses est encouragée par la politique fiscale.
R.Edmond.