Le coup d’envoi de la pêche aux crabes de mangrove a été donné dimanche. Un début empreint d’un réel optimisme pour le ministère de la Pêche et donc de l’Etat malgache qui a procédé à de nouvelles mesures peut-être pas au goût de tout le monde mais rendues nécessaires pour une meilleure valorisation des ressources et une nouvelle approche s’inscrivant dans la durée.
L’exportation des crabes de mangrove vivants dont le nom scientifique est Scylla Serrata, a pris une autre dimension depuis que les Chinois sont sur le coup puisque le prix du kilo de ce produit de plus en plus prisé est passé de 2 000 à 8 000 ariary voire plus.
Lucrative. Et afin de parer à toutes les éventualités, le ministre Ahmad a choisi d’innover pour préserver cette filière devenue aujourd’hui très lucrative et risquant à coup sûr une extinction de l’espèce si on ne met pas en place des balises.
La première mesure a trait à l’obligation pour les établissements agréés d’avoir une ferme aquacole répondant aux normes internationales tant d’hygiène que de qualité avec bien évidemment un permis environnement à la clé.
Comme l’Etat reste intransigeant sur ce dernier chapitre, seuls trois des vingt établissements agréés peuvent aujourd’hui faire l’exportation de ces crabes vivants. Les 17 autres ont été frappés d’une interdiction provisoire jusqu’à ce qu’ils se conforment aux règles d’usage. Ils ont d’ailleurs jusqu’au 31 décembre prochain pour régulariser leur situation
Plafond. De nouvelles règles en fait car outre la ferme aquacole, ces établissements doivent aussi respecter la taille de 11 cm et plus mais aussi de ne pas prendre des femelles pondeuses sans oublier le respect de la fermeture annuelle qui court du 1er juillet au 31 octobre. Quatre mois de fermeture de pêche donc contre trois seulement pour les crevettes et les langoustes.
Autant d’exigences en fait sous peine du retrait de l’agrément sanitaire. Mais il a fallu le faire pour, dans un avenir proche, faire bénéficier des retombées positives de ces mesures.
Pour l’instant en effet, l’exportation des crabes vivants de mangrove vers la Chine affiche un bilan annuel de 2 500 tonnes en 2014 pour une production totale de 3 400 tonnes. Prudent, le ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques s’est fixé un plafond de 4 200 tonnes par an.
C’est dire que la filière qui fait vivre tout le monde, des pêcheurs aux exportateurs en passant par les collecteurs, a un bel avenir devant lui. A charge pour tous les opérateurs de se conformer aux règles d’usage. Pour la durabilité et la valorisation de cette filière qui promet des lendemains qui chantent.
Clément RABARY
