Le gouvernement aura à défendre vendredi prochain à Tsimbazaza ses réalisations dans le cadre de la deuxième série du RRI (Rapid Results Initiatives).
L’absence d’une majorité stable à Tsimbazaza met sous tension permanente la relation entre l’Assemblée nationale et le Gouvernement. Cette tension pourrait atteindre cette semaine son niveau exceptionnel dans la mesure où deux rendez-vous, l’un dicté par la Constitution et l’autre demandé par les députés, mettront face-à-face vendredi prochain les membres du gouvernement dirigés par le Premier ministre Jean Ravelonarivo et ceux de la Chambre Basse. En effet, l’article 102 de la Constitution stipule que les moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale sont la question orale, la question écrite, l’interpellation et la commission d’enquête. Une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l’article 76 de la Loi fondamentale, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du gouvernement. A ce propos, une séance de questions-réponses aura lieu vendredi prochain entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, tandis que le face-à-face entre ces derniers sur le cas du député d’Ankazoabo Sud Mara Niarisy entre dans le cadre de l’interpellation de l’Exécutif.
Heure de vérité. Ce genre de deux rencontres aura lieu pour la première fois entre les députés et les membres du gouvernement depuis l’échec de la motion de déchéance contre le président de la République et la motion de censure avortée. Pour certains observateurs, ce sera l’heure de vérité. Pour d’autres, ce sera une revanche pour les députés qui ont échoué. En fait, le gouvernement sera attendu à Tsimbazaza sur diverses réalités qui touchent la vie de la Nation et le quotidien des Malgaches : du délestage au mémorandum de stabilité en passant par le « Kere » et l’insécurité dans le Sud, l’affaire « abattoir d’Andohatapenaka » ainsi que la Loi de Finances rectificative 2015. Certains députés s’interrogent jusqu’à présent pourquoi le Gouvernement n’a pas fait figurer dans l’ordre du jour de la session ordinaire en cours le projet de Loi de Finances rectificative 2015 qui s’avère être urgent vu la situation actuelle. « Nous avons également besoin de cette Loi de Finances rectificative car l’Assemblée nationale, comme les autres Institutions et les ministères, ne fonctionne pas comme il faut faute d’argent. », soulignent les députés.
Revirement. Il n’y aura pas de vote vendredi prochain. Les séances s’arrêteront aux réponses du gouvernement et du Premier ministre. Par contre, l’ambiance et le (nouveau) rapport de forces qui sortirait du face-à-face pour amener certains députés à remettre sur le tapis les questions de motion de censure. A rappeler que l’échec de la première motion de censure après le rejet par la HCC de la motion de déchéance contre le président Hery Rajaonarimampianina a fait basculer la situation à l’Assemblée nationale. Le revirement du président de la Chambre Basse Jean Max Rakotomamonjy qui a pris en main la sensibilisation des députés à adhérer au mémorandum de stabilité proposé par le président de la République a affaibli les députés anti-régime. La situation a cependant basculé en faveur des « opposants » lors de l’élection du représentant de l’Assemblée nationale au sein de la nouvelle CENI. Le « candidat d’Etat » Benaivo Narcisse a été battu faute des consignes à temps. Thierry Rakotonarivo, le candidat proposé par le député Jao Jean et soutenu par les groupes parlementaires d’opposition à l’Assemblée nationale a remporté la victoire.
R. Eugène