Les « Iles éparses » ? Le dossier tient à cœur beaucoup de gens. Mais malgré son importance reconnue, son urgence partage les avis. Un politicien connu pour son extrême nationalisme a organisé une rencontre instructive sur le sujet. Une mise en place d’un conseil composé d’éminents juristes et avocats a même été évoquée à cette occasion. Les Iles éparses ? Bien peu de gens arrivent à les situer sur une carte mais tout le monde sait que ces îles ne se trouvent pas loin de Madagascar. Dans ses zones maritimes. Un décret pris par le gouvernement français, il y a quelques temps considère les « îles éparses » comme faisant partie des territoires d’Outre mer. D’où la polémique actuelle. Le dossier, tiré du fond des tiroirs, est remis sur le tapis parce que la nouvelle Ambassadrice de France aurait récemment déclaré que « les îles éparses appartiennent à la France ».
Urgence discutable
Mais a-t-on besoin de mettre de l’huile sur le feu ? Le dossier a déjà été examiné depuis longtemps par les Nations-Unies dont l’avis est sans ambiguïté sur la propriété de ces îles. La France devrait restituer ces îles à Madagascar. Récemment, elle a autorisé des compagnies à effectuer des recherches pétrolières sur ces îles dont les évaluations font état d’une importante réserve en pétrole et en gaz. C’est sans doute cette potentialité en des produits dont l’importation coûte énormément cher au pays qui réveille les politiciens. Et pour cause ! Rien que pour faire tourner les groupes électrogènes de la Jirama pour supprimer les délestages, il en faut des litres et des litres de carburants tous les jours. Les nationalistes ont trouvé, en « les îles éparses », un cheval de bataille politique qui peut déranger le régime au pouvoir concentré sur ses priorités urgentes. En effet, les options du régime s’intéressent plus aujourd’hui au plan politique, au renforcement de la démocratie et de l’ordre constitutionnel à travers les élections pour la mise en place de toutes institutions. Après les communales de fin juillet, la préparation des sénatoriales prévues fin décembre bat son plein. Au niveau économique, les préoccupations d’urgence sont nombreuses. La famine sévit dans une partie du Sud où l’insécurité est à son comble. Le chômage est encore d’une grande ampleur. La faiblesse du pouvoir d’achat fait grincer les dents. Le gouvernement a du pain sur la planche. Il devrait redoubler d’efforts pour sortir de la crise et de ses misères. Les priorités du moment évacuent « les ïles éparses» des objectifs immédiats. Mais comme elles sont de nouveau évoquées, faut-il en faire la priorité des priorités au niveau diplomatique ? Les politiciens n’y ont pas accordé de l’intérêt des décennies durant. Aussi, n’en faisons pas un sujet de diversion parce que les plus urgentes reviennent à la lutte contre la pauvreté et la bonne gouvernance.
Zo Rakotoseheno