La Jirama est sous les feux des projecteurs. Sept de ces anciens responsables sont accusés suite aux longues investigations du Bianco de favoritisme, d’enrichissement illicite, de conflits d’intérêt, de blanchiment d’argent et d’abus de fonction. Déférés à la Chaîne pénale anti- corruption, les inculpés ont tous obtenu à l’issue de leur audition la liberté provisoire au grand étonnement du Bianco et partant de l’opinion publique. Bianco et Chaîne pénale sont des structures à ne pas sous-estimer dans leur méthode de travail. Elles sont aujourd’hui dirigées par de magistrats de grande expérience.
Les distorsions frustrent
La première entité investigue et la seconde juge. Il arrive que la première soit déçue lorsqu’elle estime que les preuves sont suffisamment convaincantes pour un déferrement mais que l’inculpé échappe à la détention le temps d’une audition devant le juge. La seconde apprécie le dossier et rend son jugement. Chacune est jalouse de son indépendance. Mais dans l’opinion, les distorsions frustrent et posent des interrogations sur les compétences réelles de ces structures. Bianco et Chaîne pénale sont rarement en diapason concernant des inculpations de grosses affaires de corruption, au point de faire penser de plus en plus dans l’opinion qu’ils font du théâtre ou du cinéma. Quoi qu’il en soit, à partir des investigations du Bianco, le public sait maintenant qu’il existe de la magouille à la Jirama avec comme auteurs présumés des anciens responsables. Que la perte de la Compagnie est évaluée aux environs de 30 milliards d’ariary. Les commentaires mettent sur le compte de ces déficits de l’entreprise, les délestages passés et présents. En effet, les longues coupures d’électricité existent encore avec leur capacité de nuisance pour les abonnés, malgré des assurances en haut lieu qu’ils cesseront bientôt, suite aux énormes investissements récents en groupes électrogènes. La décision de liberté provisoire accordée par la Chaîne pénale aux inculpés dans cette affaire de la Jirama n’est certainement pas fortuite. Le secret de l’instruction ne permet pas pour le moment au public d’aller plus loin et de mieux comprendre la décision du juge pour la L.P rendue en faveur des inculpés. Mais au bout du compte, une chose est sûre, la Jirama a besoin d’un nouveau souffle après une gestion désastreuse à l’origine de ses problèmes. Elle a toujours été un instrument politique de choix, qualifiée de vache à lait des régimes successifs. Il ne serait pas improbable car cela arrive souvent dans les affaires sulfureuses comme celle de la Jirama que chacun se tienne par la barbichette au point que la transparence fasse défaut et que le procès freine des quatre fers.
Zo Rakotoseheno