
La démission de Hugues Rajaonson du comité conceptuel en charge de l’élaboration de la loi minière inquiète au plus haut point les députés. Pour le président de la Commission « Ressources Stratégiques » à l’Assemblée nationale, le député indépendant élu à Fénérive Est Mohamad Ahmad, le ministère auprès de la Présidence en charge des Ressources Stratégiques fait un pas en avant et deux pas en arrière dans l’élaboration de la nouvelle loi minière. Cet élu de prévenir : « L’élaboration de cette loi traîne. Je promets que cette loi ne sera adoptée à l’Assemblée nationale sans que les députés, qui représentent le peuple malgache, ne soient satisfaits. » Pour sa part, le député Rahasimanana Paul Bert dit Rossy, qui était déjà président de la Commission « Ressources Stratégiques » à l’Assemblée nationale, de rappeler : « J’ai démissionné de la commission car je n’ai pas été d’accord avec la méthode d’élaboration de cette loi minière. Les gens qui composent actuellement le comité conceptuel ne sont pas en mesure d’élaborer cette loi. Il faut des experts malgaches qui connaissent les réalités que vivent non seulement les grands exploitants, mais également et surtout les petits exploitants. Il faut également une large consultation», estime Rossy.
La charrue avant les bœufs. Revenant à l’économiste Hugues Rajaonson, ce membre du CREM (Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar) de souligner : « On ne peut pas développer avec une loi. Il faut d’abord définir la politique avant d’adopter les lois. On ne peut pas promouvoir les petites mines ou les grandes mines avec une loi, de surcroît scélérate. Ce que l’Etat est en train de faire, c’est mettre la charrue avant les bœufs. » Pire, poursuit-il, on tend à protéger dans la future loi les intérêts des investisseurs étrangers au détriment des exploitants malgaches. « Au début, on s’est convenu que le comité devait être composé uniquement d’experts nationaux. Ce n’est plus le cas actuellement. Des étrangers ont la mainmise sur les travaux du comité. L’Etat se précipite sous la pression des bailleurs de fonds en ignorant les vraies réalités », déplore Hugues Rajaonson.
R. Eugène