Il y a 97 ans aujourd’hui, presque un siècle de cela, la voiture 2419 D de la Compagnie des wagons lits a sifflé une fois pour mettre fin à la Grande Guerre de 1914 – 18 qui avait fait plus de 8 millions de morts, d’invalides et de mutilés.
Au nom de l’histoire !
Le wagon de commandement du Maréchal Foch avait été aménagé en bureau pour abriter la signature de l’Armistice le 11 novembre 1918 à 5h 15, quand bien même le cessez-le-feu n’aurait été effectif que 5 heures plus tard. En cette journée de souvenir, François Hollande a invité son prédécesseur Nicolas Sarkozy à se joindre à lui pour les cérémonies de commémoration. Le temps du 11 novembre, les deux « ennemis » de la première guerre présidentielle de 2012 et sans doute aussi de la seconde guerre de 2017, mettront fin aux hostilités, quitte à les reprendre le lendemain dans la perspective des prochaines élections régionales. Même si des milliers de « tirailleurs malgaches » étaient tombés durant la Grande Guerre, le 11 novembre est quasiment relégué dans les oubliettes de l’histoire à Madagascar où il n’est d’ailleurs pas férié. L’exemple donné par l’ancien et l’actuel locataire de l’Elysée ne semble pas inspirer le maître d’Iavoloha et l’ex-président élu. Il n’est pas sûr que les deux hommes œuvreront ensemble pour le succès du prochain sommet de la Francophonie qui entrera inéluctablement dans l’histoire du pays. Au contraire, Marc Ravalomanana en personne et Hery Rajaonarimampianina par Rivo Rakotovao interposé, se livrent une guerre de communiqués et de déclarations sur le terrain d’Andohatapenaka prévu pour accueillir le village de la Francophonie. Une pomme de discorde qui pourrait s’inviter dans la campagne pour les sénatoriales du 29 décembre 2015, au risque d’hypothéquer la trêve des confiseurs. Voire le processus de réconciliation nationale qui est au point mort en ce 11 novembre.
R. O