
Les « grands partis » pataugent dans l’élaboration des listes de leurs candidats aux Sénatoriales du 29 décembre.
Le dépôt de candidature aux Sénatoriales du 29 décembre 2015 sera clôturé dans quatre jours. Le délai a couru le 9 novembre pour expirer le 16 du mois, c’est-à-dire lundi prochain. A l’OVEC (Organe de Vérification et d’Enregistrement de Candidature) de la province d’Antananarivo, aucune liste n’a été déposée, du moins jusqu’à hier. Selon Rajaobelina Soanaivo Jacob, on a recensé jusqu’à hier 65 consultations des dossiers à Nanisana. « Ils étaient venus, juste pour nous consulter sur les dossiers de candidature à fournir. », a expliqué ce premier responsable de l’OVEC de la province d’Antananarivo. Pour les grands partis politiques qui comptent beaucoup de grands électeurs (maires et conseillers communaux), cette situation de retard peut s’expliquer par les difficultés dans la sélection des candidats. Pour le parti au pouvoir, son président national Rivo Rakotovao a déclaré que les listes étaient déjà prêtes, certes, mais on a appris que certains noms feraient encore l’objet d’examen et de concertation entre le président de la République Hery Rajaonarimampianina (fondateur du HVM) et le bureau politique du parti. D’après nos sources, les coachs régionaux du parti auraient proposé des noms et c’est au président de la République et au bureau politique de décider.
Tête de liste ou rien. Du côté du TIM, le deuxième parti politique qui a pu faire élire le plus grand nombre de maires et de conseillers communaux après le HVM, rien n’est encore définitif. Des noms sont cités, mais l’ordre dans les listes reste à déterminer. Les pressentis candidats veulent être tous en tête de liste. La raison en est qu’on connaît déjà le nombre des maires et des conseillers communaux du parti élus au niveau de chaque province et on connaît en conséquence après simple calcul le nombre des sénateurs à obtenir au niveau de chaque province. Pour le cas de la province d’Antananarivo par exemple, si tous les maires et les conseillers communaux du TIM sont fidèles aux consignes de vote, le parti de Marc Ravalomanana pourrait faire élire trois sénateurs au maximum. Donc, les pressentis candidats veulent que leurs noms figurent dans les trois premiers noms de la liste. Sinon, ils ne seront que des simples figurants. Jusqu’à hier, la lutte d’influence fait rage à Faravohitra. Nos sources indiquent que le TIM envisage de s’allier avec d’autres forces politiques dans les provinces où il a peu de grands électeurs.
Parachutages et achat de grands électeurs. Des grands partis comme le HVM et le TIM ne sont pas épargnés par le virus des parachutages. Ce qui explique également les difficultés dans l’élaboration des listes des candidats aux prochaines Sénatoriales. Les maires et les conseillers communaux auraient leurs candidats préférés que l’instance dirigeante du parti ignore. Cette situation laisserait une porte ouverte à l’achat de grands électeurs par certains partis ou par des indépendants qui ont des moyens financiers suffisants. En tout cas, les partis politiques ont encore quatre jours pour élaborer leurs listes. D’ailleurs, c’est toujours au dernier moment que les « favoris » déposent leur candidature.
R. Eugène