Face-à-face entre l’Union européenne et l’Etat malgache, hier à Iavoloha.

A dix jours de la signature du programme indicatif national du XIe FED à Bruxelles, la partie malgache a intérêt à bien réviser sa copie, notamment dans la bonne gestion des affaires publiques.
Le dialogue politique entre Madagascar et l’Union européenne fut une occasion pour les deux parties de donner leurs points de vue sur les réalités dans la Grande Ile ou du moins en partie. Et chacun à sa manière. Ainsi, l’ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar, Antonio Sanchez-Benedito, a déclaré que « la situation économique et sociale reste encore fragile ». Une phrase qui en dit long. Le constat ne s’arrête pas là, l’ambassadeur de rappeler également le rapport de la Banque mondiale qui classe Madagascar au cinquième rang des pays les plus pauvres de la planète. En un mot, le régime blâmé par l’Union européenne. Mauvais élève si l’on se réfère au jargon utilisé, en milieu scolaire.
Programmes. Mais le diplomate a cependant souligné qu’«un net recul est tout de même constaté en ce qui concerne la pauvreté». Tout en soulignant au passage que « les conditions sont remplies pour la signature du XIe FED, à Bruxelles ». L’ambassadeur a, en outre, annoncé que Madagascar va bénéficier de 518 millions d’euros, et ce, entrant dans le cadre du 11e FED. Par ailleurs, la Grande Ile pourra également bénéficier d’autres fonds régionaux ainsi que des programmes globaux et des lignes de crédits thématiques. Toujours est-il que la directrice pour la Corne de l’Afrique, l’Afrique de l’Est et de l’Océan indien de l’UE, Claudia Wiedey-Nippold a de son côté souligné qu’il «faudrait préciser les actions qui vont être financés. On fait le bilan ». Mais il ne faut pas oublier aussi que ce dialogue tient compte de l’accord de Cotonou qui priorise notamment le respect des droits de l’homme, de l’Etat de droit et des principes démocratiques. Un dialogue qui va permettre également de faire le point sur les défis pour l’amélioration du climat des affaires et la lutte contre la corruption, les préparatifs de la conférence des bailleurs de fonds et des investisseurs prévue à Paris au second semestre 2016.
Environnement politique. Quant à la partie malgache, elle reste optimiste, pour ne pas dire sur la défensive, le président Hery Rajaonarimampianina a ainsi parlé de la mise en place d’un environnement politique national stable, et ce, en matière de développement et de lutte contre la pauvreté. Il a cité notamment la stabilité institutionnelle et politique suite à la concrétisation des communales et à la prochaine tenue des élections sénatoriales. De son côté, le Premier ministre Jean Ravelonarivo a fait remarquer que « Madagascar est toujours signataire de la convention des droits de l’homme depuis plusieurs années ». Sur les exactions perpétrées par les forces de l’ordre dans le Sud du pays et qui ont été révélées par la société civile, la réponse du Premier ministre a été plutôt évasive.
Dominique R.