Après les membres de la société civile, c’était au tour des natifs de l’Androy de monter au créneau, hier, au restaurant « Telozoro » pour dénoncer les exactions perpétrées par les Forces de l’ordre.
Les « Zanak’Androy » haussent le ton face à ce qu’ils qualifient d’«exécutions sommaires » perpétrées par les Forces de l’ordre, et ce, entrant dans le cadre de l’« opération Fahalemana ». A cet effet, ils ont tenu une conférence de presse, hier, au restaurant « Telozoro ». Les familles des victimes, notamment celles résidant à Tsiroanomandidy, ont ainsi apporté leurs témoignages. Elles parlent des arrestations arbitraires suivies d’exécutions sommaires. « Nos proches sont emmenés à une dizaine de kilomètres de Tsiroanomandidy sans aucune forme de procès pour être abattus par la suite», ont-elles soutenu. Elles ont ainsi porté plainte. Selon un des membres de la famille des victimes « les éléments des Forces de l’ordre impliqués dans ces exécutions sont protégés par leurs chefs hiérarchiques ». A l’unisson, ils revendiquent l’arrêt de ces exécutions sommaires.
Ordre. Un natif de la région Androy, en la personne de Tsimiondra Tomasy, n’a pas été tendre à l’endroit du régime. Il n’est pas allé par quatre chemins pour réclamer « le nom de celui qui a donné l’ordre à ces militaires d’utiliser leurs armes contre nous ». Il est même allé plus loin en déclarant que « il y aura quelque chose si cette affaire ne sera pas réglée dans les plus brefs délais ». Il lance ainsi un appel au président de la République et au président de l’Assemblée nationale afin que ces derniers assument leurs responsabilités. Un appel a été aussi lancé dans ce sens aux trois anciens chefs d’Etat et à l’ancien président de la Transition.
Propriétaire de zébus. Un autre intervenant, en l’occurrence, un propriétaire de zébus a proposé que le marché de zébus de Tsiroanomandidy soit fermé pendant trois mois. Il a cité notamment « les Tsenan’omby » qui ravitaillent dans ladite ville et dans d’autres agglomérations du pays. Si ce souhait va se concrétiser, il y aurait certainement une pénurie de viande dans certaines villes du pays. Visiblement, les «Zanak’Androy» mettent la pression pour obtenir gain de cause.
Dominique R.