Après « Charlie Hebdo » en janvier, la France a de nouveau été la cible des terroristes. Depuis ce vendredi 13 novembre de l’horreur et du carnage à Paris, les hommages se succèdent et l’émotion est à son comble dans le monde entier alors que l’État islamique a revendiqué ce terrible attentat dès le lendemain du drame. Ces attentats sont nouveaux dans leur modus operandi, mitraillage de terrasses de café, prise d’otages de facto dans une salle de spectacle, attentats suicides. Ils surviennent dans un contexte de haute conflictualité qui multiplie les interrogations et les réflexions. Une coalition des trois grandes nations, Russie, Etats-Unis et France devrait bientôt voir le jour pour la guerre sans merci contre le terrorisme.
La bête noire des terroristes
Le lourd bilan des victimes à Paris continuent d’alimenter les conversations. On essaie de s’expliquer et d’avoir des réponses à la question pourquoi la France est-elle haïe par les jihadistes? En 2009, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait déjà désigné la France comme sa cible numéro 1. Selon des analystes, la république laïque et la liberté d’expression représentent la bête noire des terroristes. Les nombreuses valeurs françaises nées des libertés constitutionnelles sont perçues comme autant d’affronts par les terroristes. En plus, les évolutions de la société française, marquée par le débat sur le port du voile et de la burqa mais aussi par le mariage pour tous, ne ferait qu’accroître leur haine. Plus grave, d’après des universitaires, l’un des objectifs des terroristes serait de faire entrer la France en véritable guerre civile. Les jihadistes espèrent retourner les populations les unes contre les autres pour déstabiliser l’État français. Des observateurs pensent aussi que la France est présente sur beaucoup de terrains de confrontation: au Mali, en Centrafrique, en Syrie, en Irak. Or, ce ne sont pas des guerres au sens d’affrontement entre deux Etats. D’après eux, ce sont des guerres très complexes. Si l’on ne comprend pas l’essentiel de ce qui se passe au Proche-Orient avec la guerre en Syrie et en Irak, on ne sera pas capables de combattre les conséquences. Il s’agit d’analyser un foyer de conflits, qui inclut de nombreux Etats, de nombreuses organisations, en plus de l’Etat islamique. Quoi qu’il en soit, l’Etat islamique a officiellement revendiqué 36 attaques meurtrières hors de l’Irak et la Syrie, dans 9 pays, provoquant 817 morts et des milliers de blessés. La plus meurtrière à ce jour demeure l’attentat du 20 mars qui a provoqué la mort de 142 personnes réunies pendant la grande prière du vendredi dans deux mosquées chiites de Sanaa. Ce massacre signe l’entrée en scène de l’Etat islamique au Yémen. Paris est ainsi la deuxième ville la plus touchée en nombre de morts après la capitale yéménite.
Zo Rakotoseheno