L’entreprise sociale malgache Nutri’zaza remporte un Grand prix de la finance solidaire (Le Monde/Finansol)
La Semaine de la finance solidaire s’est ouverte avec la remise du Grand prix de la finance solidaire. C’est l’entreprise sociale Nutri’zaza, qui a reçu le premier prix relatif à l’«Entreprenariat dans les pays en développement». «Ce prix est une belle reconnaissance pour Nutri’zaza, qui a démarré sa troisième année d’existence», témoigne Mieja Vola Rakotonarivo, directrice de Nutri’zaza. En ajoutant: «Lorsque le Gret a créé l’entreprise en 2013, nous avions fait le pari avec les autres actionnaires, la SIDI, Taf, I&P et l’Apem, de concilier rentabilité économique et finalité sociale». Depuis sa création, cette entreprise a déjà pu fournir un peu moins de 15 000 000 de repas à travers les différents réseaux de distribution de Nutri’zaza. «Nous avons donc réussi à développer les activités que le Gret menait dans le cadre d’un projet de développement avant la création de Nutri’zaza. Nul doute que si nous y parvenons, c’est grâce à la conciliation de tous les acteurs, actionnaires, épargnants solidaires, communes, partenaires membres du comité d’éthique, bailleurs de fonds comme l’AFD, qui nous accompagnent», poursuit-elle.
En effet, Nutri’zaza, a été pendant 10 ans un projet avant de devenir une entreprise sociale. C’est en 2002 que l’ONG Gret développe à Madagascar un aliment de complément au lait maternel adapté aux besoins des enfants de 6 à 24 mois: la Koba Aina. Accessible à tous, cette céréale fortifiée est distribuée aux travers plusieurs réseaux, dont un réseau original: les Hotelin-jazakely (restaurants pour bébés). Pour sa part, Olivier Bruyeron, directeur général du Gret de dire: «Nous croyons au partenariat multi-acteurs pour garantir des résultats dans la durée. C’est la recherche d’un modèle de gouvernance garantissant le mandat social dans la durée qui nous a demandé d’innover, collectivement, avec le soutien de notre fonds de dotation Find».
8 000 enfants. Parmi ces acteurs clés, il y a les épargnants solidaires, ces hommes et ces femmes qui investissent leur capital pour soutenir des entreprises sociales à travers le monde, via des investisseurs solidaires. « C’est grâce à l’épargne solidaire que la SIDI a pu prendre le risque d’investir en capital dans Nutri’zaza. Et cette dernière n’aurait pas connu ce développement sans, à l’autre bout de la chaine, ces milliers d’épargnants», a fait savoir Catherine Bellin-Schulz, chargée de partenariats à la SIDI. Sans oublier le partenariat établi avec les fokontany à travers la mise à disposition des terrains pour la construction des restaurants pour bébés. Ce qui a permis à environ 8 000 enfants d’avoir accès à un repas de qualité tous les jours.
Recueillies par Arnaud R.