Les Malgaches, à l’instar du « Fanorona », brillent dans les jeux de stratégie. Ce jeu très populaire en Chine, en Corée et au japon commence à séduire certains d’entre eux comme l’a montré le championnat national de ce week-end.
Il est aussi passionnant que le « Fanorona » et il requiert une certaine agilité d’esprit et un excellent sens tactique. Le jeu de Go est pratiqué depuis le premier millénaire en Chine. Il est arrivé en Corée et au Japon au VIe siècle, apporté par des moines bouddhistes. Il fut très vite adopté par l’aristocratie locale au Japon et sa pratique se généralisa chez les Samouraï qui le considéraient comme un entrainement à la stratégie militaire. C’est à Kyoto que sera construite la première grande école de jeu de Go. Le jeu est par la suite codifié et de grands maîtres se sont révélés. De grands tournois ont été organisés. La progression dans ce sport cérébral se fait comme dans les arts martiaux. Les grades sont des dans. En Europe, la diffusion du jeu a commencé tardivement. De nos jours, il est pratiqué dans le monde entier. Il est arrivé à Madagascar en 1992 par l’intermédiaire d’un Autrichien, maître Winner, cinquième dan qui a dispensé son enseignement en échange de cours de fanorona. En 1995, il y avait une centaine de pratiquants malgaches. Aujourd’hui, la présidente de la Fédération malgache de jeu de go, Mme Mireille Rakotomalala affirme qu’ils sont sept cents dans toute l’île. Un championnat national est organisé tous les ans. C’est la vingt-deuxième édition qui était organisée, hier, à l’espace Dera. Ce dernier a bénéficié de l’aide de l’AAJM (Association des Anciens du Japon à Madagascar) et de l’ambassade du Japon à Madagascar. Le tournoi s’est déroulé hier matin et les concurrents étaient répartis dans quatre catégories : les deux premières étaient réservées aux adultes et les deux autres aux enfants. L’occasion a été également offerte à des jeunes Malgaches de s’initier à l’Origami ou art du pliage japonais avec un spécialiste.
Patrice RABE