Cela fait si longtemps que des employés de l’INSTAT (Institut National de la Statistique) dénoncent une mauvaise gestion au sein de cet EPIC (Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial). En plus, Madagascar est réellement à la traîne en matière de qualité des statistiques réalisées comparées à celles produites par les Instituts africains alors qu’il s’agit d’un outil indispensable en matière de négociation avec les bailleurs de fonds, selon leurs dires. Le directeur général de l’INSTAT a été ensuite limogé en Conseil des Ministres le 11 novembre 2015. Mais ces employés dénoncent encore qu’il a laissé derrière lui des arriérés impayés s’élevant à des milliards de nos francs.
Bonne personne. A titre d’illustration, tout le personnel de l’INSTAT n’a pas été affilié à la CNaPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) depuis sa nomination. Le ministère de l’Economie a dû intervenir pour régler les cinq mois de salaires impayés du personnel afin d’éviter une grève générale. En outre, ce dirigeant de l’INSTAT aurait retiré les états de salaires du mois d’octobre dernier qu’il a signés après son limogeage alors que cela relevait encore de ses obligations en tant qu’ordonnateur du budget. Puisque l’Etat tarde à nommer son successeur, celui qui assure l’intérimaire pourrait se faire piéger car il n’a pas du tout le pouvoir signataire de ces états de paiement des salaires des employés. Par ailleurs, ceux-ci se disent n’ayant pas bénéficié de soins et de remboursements des frais médicaux. Et des loyers des maisons abritant certaines directions régionales de l’INSTAT n’ont pas été non plus payés. Ce n’est pas tout ! Trente-cinq ordinateurs servant à réaliser le projet de recensement général de la population sont étrangement disparus dans les bureaux de l’INSTAT, a-t-on appris. L’affaire est maintenant portée au niveau du Tribunal. Afin d’éviter le pire, les employés réclament la bonne personne à la bonne place et non pas le népotisme.
Navalona R.