L’insécurité à Antananarivo fait trembler tous les tananariviens. De jour comme de nuit, les risques sont réels. Et personne ne les protège.
Analakely, à n’importe quelle heure de la journée. Un détrousseur, pickpocket ne se gêne pas pour voler un téléphone, voire un sac à main à travers la vitre à peine ouverte d’une voiture coincée dans un embouteillage. Non loin de là, des hommes en treillis, des militaires, et même des policiers de la circulation, visiblement pas concernés du tout par ces vols à la tire en plein jour, au vu et au su de tous. Et gare à celui qui ose apporter son aide en courant après les voleurs, ces derniers, en bande bien organisée, n’hésite pas à tuer, avec une arme blanche.
Analakely, ou Ambohijatovo, 67Ha, et finalement partout dans la ville d’Antananarivo, à n’importe quelle heure de la journée ou de la soirée, en voiture, en taxi ou en taxi-be, l’insécurité guette la population. Et la présence de militaires ou de policiers ne rassure guère. Car à la guerre comme dans la ville, tous les coups sont permis et on est livré à soi-même. Aujourd’hui, ce n’est plus une question d’habillement, ou de bijoux en or qui attire les voleurs à la tire. C’est tout et n’importe quoi : un semblant de téléphone, un sac, une poche qui gonfle et qui laisse deviner quelque chose… personne n’est à l’abri de ces malfaiteurs.
Noir. Si l’insécurité plane dans la ville à cause des voleurs à la tire et des pickpockets, la nuit est encore plus dangereuse. Aujourd’hui, les cambriolages des maisons se font fréquents. Dans certains quartiers, ce n’est même pas une maison qui se fait cambrioler, c’est toute une série de voisinage, et ils se mettent à plusieurs dizaines, avec des armes à feu, pour voler. Déjà que les rues de Tanà sont plongées dans le noir dès que les étoiles commencent à scintiller, et que les ruelles qui mènent vers les habitations deviennent des repères à bandits. De plus, les délestages qui reprennent dans certains quartiers amplifient cette insécurité ambiante. L’on ne se sent vraiment plus en sécurité chez soi.
Antananarivo est en passe de devenir une zone rouge, une ville insalubre, avec des infrastructures routières qui se dégradent de jour en jour. Avec les communales qui approchent, les tananariviens auront la responsabilité d’élire le candidat qui redorera la ville. Car si la capitale reste un enjeu politique considérable, il ne faut jamais oublier que c’est d’abord une ville où vivent des citoyens.
Anjara Rasoanaivo